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541 ÀVèC un pareil sujet il semblait difficile d'intéresser un au- ditoire en grande partie composé de dames que les titres s é - rieux effraient: mais le professeur, sans, pour cela, descen- dre des hauteurs de sa pensée, a su se mettre à la portée de tous. Des anecdotes, aussi heureusement choisies que spiri- tuellement racontées, ont captivé l'attention et jeté un attrait inattendu sur celte partie du programme de la séance. Une excellente analyse de ce discours nous a été remise par le docteur Alexandre Jambon ; et, si nous regrettons que l'espace nous manque pour l'insérer dans toute son étendue, nous en transcrirons, du moins, ici les dernières lignes, qui révéleront toute l'importance du travail de M. Jourdan : « L'homme est « doué de toutes les facultés qui sont l'attribut des animaux 5 « mais lui seul possède la moralité qui domine tous ses ins- « tincls, la science qui résume tous ses jugements, le libre « arbitre qui règle ses volontés, l'adresse manuelle qu'aucun « animal ne perfectionne comme lui, la parole qui résume « toutes les expressions, la poésie qui donne à ses œuvres « l'harmonie ; et, comme si cet abîme immense ne le sépa- « rait pas encore assez des animaux, il a de plus une puis- « sance qui élève sa domination : landisque tous les animaux « restent stationnaires autour de lui dans leurs facultés, « l'homme imprime à sa nature intelligente la nécessité du « progrès dont il a reçu la loi et dont il a la conscience. » M. Seringe a lu ensuite un rapport sur la découverte de M. Janin, inventeur d'un métier au moyen duquel on fabrique le velours avec une notable économie de main-d'œuvre. M. Mulsant qui poursuit ses travaux entomologiques avec une persévérance dont le monde savant lui tiendra compte, a donné lecture d'un travail fort intéressant sur les hannetons. C'est un fragment d'un grand ouvrage sur les Coléoptères dont s'occupe depuis long temps le patient et modeste naturaliste. M. de Montherot est venu clore la liste des orateurs par la lecture de la traduction libre et en vers d'un chant du poème d'Hudibras. Tous ceux qui aiment la gaîlé, l'esprit de saillie, les vers faciles et les grâces les plus séduisantes de l'art de lire ont applaudi vivement le spirituel académicien. Avant de lever la séance, M. Achard-James, président, a décerné au nom de l'académie, les deux médailles fondées par le prince Lebrun ; l'une à M. Janin, inventeur du métier pour la fabrication du velours, l'autre à M. Martin-Daussigny pour ses travaux sur la peinture encaustique. Quatre autres médailles fondées par M. Fulchiron ont été décernées à des ouvriers dont la bonne conduite a paru méri- ter cette distinction. Cette distribution a été précédée d'un petit discours de M. le Président C. F .