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                        CHRONIQUE LOCALE.



Académie de Lyon.—Nominations.—Séance publique du 15 juin.—Pro-
  chaine publicalion de Psyché, poème par M. Victor de LaPrade.— Testa-
  ment de M. Pinet.—Baptême des rues de Lyon.—Vers : Becker et Lamar-
  tine.

  U n e p e t i t e r é v o l u t i o n s'est a c c o m p l i e a u s e i n d e l ' A c a d é m i e .
Des innovations avaient été proposées ; appuyées par les uns,
repoussées par les autres, elles ont enfin triomphé de la résis-
tance et la victoire est restée aux novateurs. L'ordre et le
calme régnaient de nouveau dans la docte compagnie lors-
qu'est venue l'époque de la séance publique dont nous avons à
rendre compte ; seulement l'académie comptait un secrétaire
perpétuel de moins el deux membres libres de plus : M. De-
guin, professeur de physique au collège, et M. Coste, ex-con-
seiller à la cour. A ce propos, bien des gens se sont demandé
ce que signifiaient et ce nouveau titre d'académicien libre et
cette espèce de catégorie aujourd'hui introduite dans un corps
 où doit régner l'égalité, si l'égalité est quelque part; mais
 qu'on se rassure : être académicien libre, c'est avoir simple-
ment le droit d'assister aux séances ; c'est avoir la jouissance
et non la propriété du fauteuil ; pour devenir titulaire, il fau-
dra désormais avoir été libre, c'est-à dire avoir patiemment
attendu qu'un immortel se soit laissé mourir. Il n'y a rien là,
ce nous semble, qui puisse blesser les susceptibilités même
les plus ombrageuses, rien surtout qui ne se passe chaque
jour et partout ailleurs dans le monde.
   En outre de l'adjonction des membres au titre de nouvelle
création, l'Académie a élu, en qualité de titulaires, M. le docteur
Pravaz, directeur de l'établissement orthopédique de Lyon, et
M. Hénon, directeur de la Pépinière départementale.
   Le compte-rendu des travaux de l'Académie a été présenté
par M. Soulacroix, président sortant. Celte lecture a été écou-
tée avec une attention soutenue qui vaut mieux que tous les
éloges. Toutefois, un peu trop de recherche se fait sentir dans
ce discours dont toutes les parties se trouvent liées par des
transitions parfois ingénieuses, mais souvent pénibles pour
l'auditeur qui comprend tout ce qu'un pareil jeu d'esprit a
dû coûter de travail et d'efforts.
   M. le docteur Jourdan avait pris pour texte de son discours
de réception : l'intelligence comparée de l'homme et des bêtes.