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                              53ô
d'hier, chantant avec une justesse et un aplomb vrainrenî
germanique. La séance d'exécution vocale des élèves des cours
fondés par la Société élémentaire et le Cercle musical, a eu
lieu le 6 juin, en présence d'un nombreux auditoire; tous
les morceaux qu'annonçait le programme ont été exécutés
avec un ensemble merveilleux; l'un d'eux pourtant offrait
d'assez grandes difficultés m ê m e pour des musiciens plus
exercés que ne peuvent l'être des jeunes gens dont l'édu-
eation musicale est toute récente, ou des enfants dont quel-
ques-uns comptent à peine neuf ans. C'était un spectacle in-
téressant que celui de ces élèves aux figures intelligentes?
attentives, interrogeant du regard leur jeune professeur, et
 semblant désirer le succès pour le remercier de ses soins.
Ils l'ont obtenu plein et entier; nous félicitons à la fois l e
maître et les élèves. Il y a dans un semblable résultat plus
qu'un pas fait par la science; il y a dans le développement du
sentiment musical un grand principe de moralisation et d'or-
ganisaLion sociale; bientôt, nous l'espérons, on le verra exer-
cer son influence sur nos classes ouvrières, qui trouveront
tout à la fois, clans cet art, un plaisir et une source féconde
de civilisation. Des sociétés de chant se formeront, et alors,
comme en Allemagne, nous assisterons à ces fêles où deux ou
trois mille chanteurs, réunis sous leurs enseignes élégantes,
font entendre des cantates, des chorals, dont les paroles, ou
pieuses ou patriotiques, rappellent toujours une vertu ou un
 devoir.
    Le cours de M. Maniquet nous semble assez important air
 point de vue moral pour qu'on s'en occupe sérieusement ;
 nous nous proposons, dans un prochain article, de développer
 nos idées à ce sujet.
    — Nous ne discuterions pas le plus ou moins d'authenticité
 des tableaux que M. Rocoffort a légués au Musée, s'il n'y avait
 pas quelque inconvénient à laisser se propager les erreurs
 dans les arts; ainsi ceux qui ne connaissent pas les Å“uvres de
 Miéris ne comprendront guère leur immense réputation en
 voyant la petite toile décorée de son nom, si l'on ne savait
 que dans les collections d'amateurs les imitateurs prennent
 toujours les noms des grands maîtres. Le Berger assis, attri-
 bué à Ferdinand Boell n'en est pas moins un joli tableau pour
 ne pas appartenir à cet élève de Rembrandt qui fut aussi fin
 de touche et presqu'aussi beau de coloris que son maître.
 Le Christ au jardin des Oliviers se recommande plutôt par la
 naïveté de son expression que par son exécution ; il est préfé-
 rable de beaucoup au Christ dans la manière de Rubens, qui
 exagère les défauts de ce maître, et n'a aucune de ses quali-
 tés ; le Christ, attribué à Vandick, a une expression qui fait
 oublier le manque de noblesse du dessin.