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Bà i posaient à la fraîcheur de l'ombre ; les blés s'élevaient dans les sillons, les pavots et les bluets croissaient au milieu des épis. Les champs brillaient sous l'éclat d'un soleil d'été, et rayonnaient de splendeur. N'as-tu rien vu de plus? n'as-tu rien observé encore? Retourne à la prairie, aimable enfant, car il s'y trouve des choses bien plus grandes que celles-là . Dieu se trouvait au milieu des champs; ne l'as-tu pas aperçu ? Sa beauté resplendissait sur les prairies ; son sourire animait l'éclat du soleil. — Je me suis promené dans l'épaisseur de la forêt ; le vent soupirait à travers les arbres; le ruisseau jaillissait des rochers avec un agréable murmure ; l'écureuil sautait de branche en branche; les oiseaux se répondaient les uns aux autres, à travers les rameaux N'as-tu entendu que le murmure du ruisseau, d'au 1res soupirs que les soupirs du vent ? Retourne à la forêt, aimable enfant, car il s'y trouve des choses bien plus grandes que celles-là . Dieu élait au milieu des arbres, sa voix retentissait dans le murmure des eaux, chantait mélodieusement à l'ombre solitaire, et tu ne l'as pas comprise ? — J'ai vu la lune monter derrière les arbres de la forêt, elle était comme une lampe d'or; les étoiles apparaissaient, l'une après l'autre, dans le clair firmament. Bientôt j'ai vu de sombres nuages s'élever et rouler vers le sud; l'éclair brillait en larges traînées sur le ciel; le tonnerre grondait dans le lointain; il se rapprochait peu à peu; je me suis efl'rayé ; il était si violent, si terrible ! Ton cœur n'a-t-il donc redouté que le tonnerre? n'y avait- il rien de brillant, rien de terrible que l'éclair ? Retourne, aimable enfant, retourne au lieu d'où tu viens, car il est des choses plus grandes que celles-là . C'est Dieu qui était dans la tempête, et tu ne l'as pas aperçu ; ses épouvantements t'environnaient, et ton cœur n'a pas pu le reconnaître ? Dieu est partout ; il parle en chaque son qui frappe nos oreilles ; il se manifeste dans tout ce que nos yeux contemplent. Rien, mon enfant, rien où Dieu ne se trouve. Que Dieu soit donc l'objet de toutes tes pensées. — M. Aug. Desportes, qui comptait, il y a quelques années, parmi les littérateurs de Lyon, a publié dernièrement (Paris,