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503 suîtat des défauts que nous lui reprochons, mais qu'elle se manifeste en dépit de ces défauts même. Dans un des derniers romans de cet auteur, Zizine, œuvre pleine de puissance et de beautés, quoique moins riche de conception que beau- coup d'autres précédemment écrites, nous avons reconnu avec un vif plaisir que Paul de Rock a sensiblement perfectionné la pureté de ses expressions et même aussi de ses pensées. Cette observation nous confirme dans la persuasion qu'eu avançant dans la carrière littéraire, cet auteur augmentera et développera de plus en plus son talent. Un journal anglais a récemment donné à Paul de Rock le titre de Smollett français. Quelque haute considération que nous professions pour Smollett, nous ne trouvons pas que le compliment adressé à l'auteur français soit exagéré. Il est •vrai que ce dernier est moins soigné, moins fini, moins exact que Smollett dans ses portraits de genre, et nous douions que les caractères qu'il met en scène soient aussi constamment soutenus, depuis le commencement jusqu'à la fin, que ceux des héros des œuvres de Smollett ; mais d'un autre côté, Paul de Rock l'emporte certainement sur l'auteur anglais en finesse de sentiment, en variété, et en saisissants motifs d'émotion. Nous nous plaisons à dire, que certains romans choisis de Paul de Rock, traduits en anglais avec soin, et soumis à quelques retranchements judicieux, formeraient une utile ad- dition aux richesses nationales que déjà l'Angleterre possède dans ce genre de littérature. Si les défauts que nous avons critiqués étaient corrigés, les romans de Paul de Rock per- draient sans doute quelque peu de leur grosse gaîlé, mais les lecteurs y gagneraient, en compensation., l'avantage de pou- voir apprécier avec un plaisir pur et sans mélange les passa- ges graves et louchants qui abondent dans ces ouvrages. Le but moral que se propose Paul de Rock est souvent très louable, quelquefois même ce but est noble et élevé; mais, à notre avis, les moyens qu'il emploie pour y arriver ne servent trop souvent qu'à l'en écarter. Pùen ne saurait