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et par la philosophie aimable et juste avec laquelle il semble
apprécier l'objet et le but de la vie humaine, nous espérons
qu'il sera bientôt animé de l'ambition d'obtenir des succès
plus nobles et plus élevés que ceux qu'il a réalisés jusqu'à ce
jour. Nous serions grandement désappointés si l'auteur qui a
écrit le Cocu et Frère Jacques, ne comprenait enfin les graves
devoirs dont la société, dans son propre intérêt, a le droit
d'exiger l'accomplissement de la part de ceux qui sont doués,
comme lui, du talent de remuer le cœur humain et peuvent
utiliser cette influence pour diriger les hommes vers le bien.
   Nous ne pouvons citer tous les ouvrages de cet écri-
vain, un des plus féconds de notre siècle, pour prou-
ver la justesse des reproches que nous lui adressons à re-
gret, et la sincérité des éloges que nous lui accordons avec
empressement. Mais comme son mérite de spécial n'est
pas généralement connu hors de son propre pays, nous pen-
son qu'une courte analyse d'un de ses principaux romans le
fera mieux apprécier par nos lecteurs, que ne pourrait le faire
une critique obligée de porter sur cinquante où soixante
volumes.
   Pour cette analyse, nous choisirons Frère Jacques. Si cet ou-
vrage n'est pas le plus élevé et le plus délicat de tous ceux
de Paul de Kock, il en est du moins le plus animé et le plus
saisissant. Il est, d'ailleurs, celui qui, même sous la forme
mutilée d'une analyse, peut le mieux donner une idée exacte
du talent de l'auteur, et désabuser des préventions qu'on
aurait pu adopter d'après le jugement erroné de ceux qui,
jugeant superficiellement Paul de Kock, le représentent com-
me un gros farceur, ou comme le peintre des mœurs de
guinguette et de cabaret.
   Frère Jacques commence par une de ces joyeuses scènes de
la vie actuelle dont personne, mieux que Paul de Kock, n'a su
faire des peintures joviales et animées. L'auteur fait assister
son lecteur à une noce célébrée au Cadran-bleu, dans ce res-
taurant si célèbre parmi les classes moyennes de Paris.