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 ble contre la morale s'il dissimule à dessein les conséquen-
 ces funestes qui dérivent de l'oubli des lois rationnelles im-
 posées par l'opinion. Nous ayons insisté sur ce point afin
 de rappeler, non seulement à Paul de Rock, mais encore
 aux autres écrivains dont l'exemple pourrait lui servir d'ex-
cuse, combien leurs actes s'écartent des principes qu'ils pro-
clament.
    Nous regrettons donc vivement que Paul de Rock ait souillé
son talent par de fréquents oublis des lois de la morale. Ce-
pendant nous ne blâmons pas tant encore la forme que le
fond. Nous admettons qu'on peut, en quelque sorte, conserver
la pureté des idées tout en les exprimant avec un certain
laisser aller, et qu'on peut même choquer le bon goût sans
pervertir les bons sentiments ; mais nous condamnons, et
nous devons condamner ce que la morale ne saurait excuser.
Notre blâme porte sur la légèreté avec laquelle Paul de Rock
traite la vertu des femmes qu'il semble regarder comme
peu de chose, et sur le choix fâcheux qu'il fait trop souvent
dans ses fictions de caractères peu conformes à de sages prin-
cipes. Dans une de ses préfaces, il se défend vivement con-
tre celte accusation, et affirme que ses joviales et naïves des-
criptions des passions humaines sont bien moins dangereu-
ses que les sophismes raffinés, ou l'éloquence dépravée de
plusieurs de ses contemporains. Si malgré l'esprit supé-
rieur qui le distingue et les sympathies qu'il manifeste pour
tout ce qui est noble et bon, Paul de Rock se trouve salis-
fait de cette misérable distinction, nous n'avons rien à dire.
Nous admettons volontiers que, malgré tous ses défauts, cet
écrivain est beaucoup moins dangereux que ceux qui perver-
 tissent des sentiments dont la direction sagement réglée fa-
voriserait le développement de la vertu ; mais, nous le répé-
tons une fois encore, nous ne pouvons l'excuser de tracer des
tableaux qui sont, en quelque sorle^ une apologie des passions
 et des excès funestes qu'engendre le vice. Si nous en ju-
 geons par la haute raison que montre si souvent Paul de Roch,