Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                 487
 fonde habileté, de sérieuses leçons sous des formes agréables
  ou plaisantes. Au milieu de ses peintures vigoureuses et
  énergiques, il semble exclusivement occupé de folies; mais
 toutes ses compositions tendent à faire ressortir d'une ma-
 nière imposante et avec une grande force les funestes consé-
 quences du vice. Nous doutons que jamais la France ait pos-
  sédé un écrivain qui ait produit des fictions plus capables de
 donner d'aimables et louchantes leçons de morale. Il est fâ-
 cheux que cette qualité soit ternie par un défaut qui se trouve
 dans plusieurs ouvrages de Paul de Rock. Cet auteur, mora-
 liste en tout autre point, et moraliste plein de discernement
 et de vérité, forfait à ce caractère en tout ce qui concerne les
 rapports entre les deux sexes. Comme il semble qu'il cher-
 che à justifier ce défaut par de faux raisonnements, et que
 même il soit soutenu dans son erreur par les nombreux exem-
 ples qu'il trouve pour le motiver dans les moeurs de ses
 compatriotes, nous pensons qu'il n'est pas hors de propos de
 combattre ses raisonnements sur ce sujet mondain et quel-
 que peu inconvenant.
    Nous savons bien qu'en France on prête rarement une sé-
rieuse attention aux homélies des critiques anglais sur la mo-
rale, et que de telles homélies sont souvent considérées dans
ce pays comme des actes de pruderie ou même d'hypocrisie.
Nous savons que les Français appellent peintures de mœurs
ce que nous appelions licence ; et nous ne nous dissimulons
pas que nos observations et notre blâme seront peut-être mis
dédaigneusement à l'écart. Cependant pour prouver la bonne
foi de notre critique, nous avouons qu'en Angleterre la mo-
rale contrôle d'une manière plus absolue les relations établies
entre les deux sexes, et que, dans ce pays, l'on qualifie trop pé-
remptoirement de moralité ou d'immoralité telle chose ou telle
personne, non pas tant selon les devoirs et les convenances
d'une société civilisée que selon les opinions reçues en fait de
morale ; nous admettons que la décence est une illusion qui
peut aussi bien et aussi complètement dériver du vice que de