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482 blissent parfaitement par le genre de preuves qui leur est propre, c'est-à -dire, par le témoignage historique, et mieux que tous les faits qui ressortent de ce même ordre de preuves. Voilà ce qui est absolument incontestable, et ce qui, fai- tes-y attention, n'a jamais été contesté. Car autre chose est de dire purement et simplement : ces faits-là ne sont pas bien sûrs, autre chose est d'établir par la discussion qu'ils sont douteux ; et jamais pareille chose n'a été essayée. Dans les limites étroites d'un article de Revue, il m'est im- possible de donner à cette pensée toute l'étendue qui lui serait nécessaire pour former une doctrine ; mais, telle que la voilà , je ne mets pas en doute que tous les lecteurs intel- ligents et de bonne foi, les jeunes hommes surtout qui sont à l'abri de tout esprit de système, l'auront parfaitement comprise et en auront senti toute la force. Toutes les fois que j'ai eu occasion de l'exposer à des hommes graves et sensés, j'ai toujours eu le plaisir de les voir en être vivement frappés. Je termine en citant quelques exemples. Et en premier lieu, parmi les ecclésiastiques. Un jeune prêtre, du dioeèse d'Àutun, ex-professeur de philosophie, était curé, il y a quelques années, dans une des plus riches campagnes de la riche Bourgogne, où il con- sacrait tous les loisirs que le ministère laissait à son ame ar- dente entre la méditation et les beaux arts, qu'il avait constamment cultivés avec un double amour. C'est là que je le vis, et que, dans le courant de la conversation, je lui parlai de la méthode chrétienne. Son ètonnement fut grand, et il avoua n'avoir jamais saisi cette méthode dans toute sa sim- plicité. Un archiprètre, d'un autre diocèse, grand argumentateur, après une conférence de même genre, se récria d'admiration, non certes devant son interlocuteur, trop chétif champion de la vérité, mais devant la simplicité, la clarté et la force de la