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sance, qui mette dans ses leçons ce point de vue en pleine
évidence ; et il ne me semble pas possible qu'il ne sorte pas
enfin de son école un écrivain qui le produise.
   Je sens trop que je ne suis pas proportionné â la tâche que
je viens d'indiquer, et à cet égard je ne me fais aucune il-
lusion, même au milieu d'encouragements bien flatteurs.
Cependant, en attendant mieux, j'ai par deux fois essayé
d'appeler sur le point de vue dont il s'agit l'attention de quel-
ques penseurs. Aujourd'hui encore, en écrivant ce chapitre,
j'ai eu le même but, et je ne doute pas que tout lecteur qui
voudra méditer un peu sérieusement les lignes qui vont suivre,
ne reste convaincu de l'immense portée du principe qu'elles
exposent et qui est le titre de ce chapitre.
   La polémique religieuse sera bien avancée, ou plutôt elle
sera terminée sans retour pour tous les penseurs de bonne
foi, lorsqu'on aura fait voir par une analyse incontestable
cette proposition : que la certitude dans le christianisme n'est
pas autre chose que ce qu'elle est partout ; que celui qui croit
au christianisme d'après les bases sur lesquelles il repose, ne
fait qu'appliquer la condition logique de la croyance appli-
quée par tout homme qui croit à quelque chose, c'est-à-dire
par tout le monde ; que la certitude dans les choses vulgaires,
que la certitude dans la science, que la certitude dans la
philosophie, et qu'enfin la certitude dans le christianisme ne
sont que les applications diverses d'un même principe de cer-
titude, de telle sorte que l'homme de bon sens, le savant, le
philosophe, ne sont parfaitement conséquents au bon sens, à
la science, à la philosophie, qu'en étant chrétiens. Essayons
d'expliquer ces idées.
   Il y a un grand principe commun à toute certitude et que
tout homme professe implicitement par la même qu'il croit
légitimement à quelque chose, dans l'ordre du bon sens, dans
l'ordre de la science, ou dans l'ordre de la philosophie.