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gramme distique que je rapporterai bientôt, donne à cette ville l'épi-
thète de vitifera (1). Pline aussi, que je viens de citer, parle en-
core ailleurs de ce vin pour nous apprendre qu'il avait un prix très
élevé, et qu'il passait pour un des vins les plus froids quand il était
réfrigéré. Viennenses soli picata sua, quorum gênera diximus,
pluris permutasse, sed inter sese amore patrio creduntur. Idque
vinum frigidius reliquis existimatur in frigido potu (2). Parmi les
vignobles d'une qualité supérieure qni donnaient au territoire vien-
nois ces vins si renommés, il faut compter sans doute ceux qui por-
tent aujourd'hui le nom de Côte-Rôtie, situés en face de Vienne, et
peut-être aussi ceux de l'Ermitage, qui pouvaient appartenir encore
à ce territoire. Si nous n'avons pas la preuve positive que ces riches
coteaux étaient alors plantés de vignes, nous sommes du moins fon-
dés à présumer, avec une extrême vraisemblance, que leur heureuse
exposition les fit ehoisir des premiers pour une telle culture, lors-
qu'elle s'établit dans cette partie des Gaules.
On a remarqué l'épithète picota donnée par Pline aux vins du ter-
ritoire viennois. Martial la leur donne aussi dans cette épigramme (3):
HÅ“c de vilifera venisse picala Vienna
Ne dubiles : misit Romulus ipse milii ;
et Plutarque les qualifie de même dans l'endroit que j'ai cité. Pline
suppose que le goût de poix était naturel à ces vins (4), ce qui serait
inexplicable, et d'autant moins admissible que ce goût n'a jamais été
observé de nos jours, ni dans les vins de cette contrée, ni dans ceux
d'aucune autre. Mais plusieurs auteurs nous apprennent que les
Romains mettaient réellement de la poix dans la vendange en fer-
mentation, ce qui lui en communiquait le goût. Columelle, dans un
passage trop long pour que je le transcrive ici, indique la manière
de faire cette préparation, et il nomme les Allobroges comme la
(l)Epigr. XIII, 407.
(2) NÃ l. his., XIV, 4(6).
(3) Epigr. XIII, 107.
(4) Nat. hist. XIV, 1 (3); XXIII, 1 (24).
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