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 présumer, d'après les expressions des historiens de Probus ; car rî
 est peu vraisemblable que ce prince eut accordé une permission, s'il
n'avait existé de prohibition que dans unédit ancien et tombé com-
plètement en désuétude. Mais si nous n'avons à cet égard aucune
donnée positive, du moins nous savons bien certainement que long-
temps avant Probus, et peu après Domitien, les coteaux étaient
couverts de riches vignobles dans diverses contrées de la Gaule
et que les vins de cette province étaient généralement estimés. On
peut recueillir sur ce point de fort nombreux témoignages qui ten-
dent à nous rendre compte de ce que pouvait être alors dans notre
patrie, l'étendue et l'importance de cette branche de commerce.
   Les régions méridionales de la Gaule, qu'habitèrent à une époque
fort ancienne des colonies de Phocéens, durent être les premières
favorisées de ce genre de culture, sans doute importé par eux des
bords heureux de l'Ionie : plusieurs vins de ces contrées nous sont
signalés en effet par les écrivains de Rome. Martial a mentionné
les vins de Marseille ; mais il n'en fait pas le même éloge que de
quelques autres plus délicats; car il veut qu'on les réserve pour les
repas nombreux, ou peut-être pour ces distributions dont j'ai parlé
plus haut, auxquelles on donnait le nom de Sportula, au lieu que
des vins plus recherchés étaient servis surtout dans le petit comité.
Voici sonépigramme qui n'a que deux vers (i) :

          Cum tua centenos expugnet sportula cives,
            Fumea Massiliœ ponere vina potes.

  Il faut bien remarquer que l'épithète fumea employée ici par le
poète n'indique point des vins capiteux, comme des lecteurs mo-


permission expresse, à peine de 3000 I. d'amende. Les motifs de cet arré
ont été « que la trop grande abondance des plants de vigne dans le royaume
« occupait une grande quantité de terres propres à porter des grains, ou à
« former des pâturages, causait la cherté des bois, par rapport à ceux qui
« sont annuellement nécessaires pour cette espèce de fruit, et multipliait
« tellement la quantité de vins qu'ils en détruisaient la valeur et la réputa-
« lion dans beaucoup d'endroits, »
   (1) Epigr. XHI, 23.