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reur Probus planta les premiers vignobles qui aient été cultivés dans
notre Gaule. Il en est de ce récit comme de beaucoup d'autres : c'est
l'extension exagérée d'un fait historique bien certain, et il me pa-
raît important de le réduire ici à ce qu'il a de vrai. Voici ce que
rapportent à ce sujet les écrivains anciens qui ont traité de cette
époque, un moment si brillante, de l'histoire des empereurs.
    On sait assez que les Romains, bien plus sages que nous à cet
égard, ne laissaient point leurs soldats croupir dans une funeste oi-
siveté durant les années de paix, et que c'est aux travaux utiles dont
ils avaient coutume d'occuper les légions que nous devons ces rou-
tes, ces aqueducs, et tant d'autres ouvrages importants, dont les
restes, conservés encore après tant de siècles, nous frappent d'admi-
ration parleur grandeur et leur solidité, si supérieures à celles de
nos œuvres modernes. Telle fut, en particulier, la manière d'agir de
Probus, l'un des grands empereurs qui portèrent la couronne des
maîtres du monde : nous voyons que, pour utiliser les loisirs des
troupes qui stationnaient en diverses provinces de l'empire, il les
employa notamment à planter de vignes les coteaux de la Mésie,
de la Pannonie et des Gaules (1). Un passage d'Aurelius Victor re-
latif à ce fait spécial mérite d'être cité : Post quem (Florianum),
dit-il, Probum in Illyrico factum accepere, ingenti belli scientia,
eocercitandisque varie rnilitibus, ac duranda juventute,prope Han-
nibalem alterum. Namque, ut Me oleis Africœ pleraque per le-
giones, quorum otium reipublicœ atque ductoribus suspectum re-
batur,eodemmodo hic Galliam, Pannoniamque etMÅ“sorum colles
vinetis replevit, etc (1). Ailleurs nous trouvons indiqués divers co-
teaux de la Mésie supérieure, où de telles plantations furent ainsi
exécutées par ordre de ce prince : Opère militari Almam montem
apud Sirmium,et Aureum apud MÅ“siam superiorem, vineis con-
sevd (3). Eutrope, rapportant les mêmes faits, se sert littéralement

   (1) Aurélien, prédécesseur de Frobus, mais dans des -nies fort différentes,
avait déjà favorisé la culture des vignes dans l'Elrurie, où elle était connue
depuis longtemps : c'est Vopiscus qui nous l'apprend dans la vie de ce
prince (48).
   (2J CÅ“sar, XXXVII.
   (3) Epit. XXXVII.