Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                   439
  d'il que les paysages son t les ornements dudit lieu, étant le reste
  seulement des accessoires. J'ai voulu vous écrire ceci pour
  vous faire rire. » Le baron Fouquières avait probablement une
  théorie sur le paysage ; ainsi fait-on de notre temps ; pour la
  plupart de nos paysagistes, le grandiose est de la prétention,
  et la vérité un système ; pour ceux-là, la nature est une masse
  de couleurs remuées avec le couteau à palette, puis glacées
 ensuite, pour les faire rentrer dans l'ordre et le mystère; il
 arrive de là, qu'un paysage copié mille fois par des artistes
 différents, prend tous les aspects, excepté le véritable; l'art
 doit avoir pour objet le vrai et ils lui donnent pour but le
 faux.
     Les paysagistes trouveront de hauts enseignements dans ces
 merveilleuses pages du Guaspre, dont aucun système d'école
 ne peut nier la toute puissante beauté. Ce sont des modèles
 accessibles à toutes les intelligences que ces imitations simples
 et élevées de la nature ; au lieu de la plier aux conventions
 d'un goût ou d'une mode, le Guaspre l'a rendue dans le senti-
 ment large et compréhensif de l'homme dont de sévères élu-
des ont élevé l'ame, agrandi l'imagination et épuré le goût.
    La mélancolie sauvage, familière au pinceau de Guaspre,
rejette les sujets qui demandent de l'arrangement, d'où résulte
ordinairement l'effet ; il y a dans l'aspect sévère de ces beaux
paysages quelque chose de solennel qui pénètre profondément
dans l'ame ; à quelle qualité attribuer celle impression, sinon
à celte vérité d'imitation qui vaut mieux que l'illusion ? Chez
lui, l'impression du vrai se fait sentir jusque dans ses défauts ;
sans doute il a exagéré quelquefois le feuille de ses pre-
mières plans, et les a traitées dans une proportion plus large
que la réalité, mais il a toujours respecté la forme et la cou-
leur ; ce sont toujours des espèces distinctes, avec leur as-
pect, leurs habitudes, et même leurs passions, comme dirait
l'esthétique. L'art véritable ignore les conventions d'école ; il
«'a pour principe que la nature, pour moyen que l'imitation.
    Guaspre Dughet, qui joignit plus tard à son nom celui du