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399 « nemetit vient à le savoir, nous l'apaiserons et nous vous « mettrons en sûreté. » Or, cette petite sentinelle narquoise paraissait avoir déjà reçu le mot d'ordre, et, son pécule louché, vouloir dormir de manière â ne rien entendre, ni les tremblements de terre, ni le renversement de la pierre fermant l'entrée du sépulcre. La vue d'un geôlier qui dort ou qui feint de dormir pour laisser fuir son prisonnier a toujours ému le peuple. Au théâ- tre, dans les sujets sacrés comme dans les sujets profanes, cette vue est toujours aux drames d'un merveilleux effet. Le peuple rit et pleure à la fois à toutes ces scènes d'évasion, par amour pour la victime qui reprend sa liberté, et ensuite en haine des bourreaux auxquels cette victime échappe. Voilà donc pourquoi les pèlerins au saint Sépulcre de St-Chamond ont toujours éprouvé des sentiments dont l'im- pression, comme l'expression, était moins religieuse et moins sévère qu'au saint Sépulcre de la grand'église de Saint- Etienne. Au résumé, et pour en venir à notre chronique, c'est à de tels sentiments, à ces généreux penchants enracinés dans le cœur du peuple que nous allons devoir toutes les vicissitu- des qu'a éprouvées, dans sa vie de statue de bois, notre petit factionnaire, enfin cet être si drolatique que grands et petits ne connaissent dans le pays que sous le nom de Clapé. Clapé veut dire dans la langue du peuple clapi, caché. Au dire des uns, Clapé était le vrai nom du gardien veillant sur le saint cadavre ; au dire des autres, dans ce pays industriel un clapet est une petite soupape d'échappement, et d'après ceux-ci ce nom tirerait donc son origine de la situation première de notre héros qui avait laissé fuir le mort ; c'est ainsi que nous avons encore des Dupré, des Lacour, des Lagrange, des du Vivier, des de l'Etang et des de la Mare, des Gours, enfin des Montmorenci ( mon mort occis. )