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comme le cèdre et le palmier, portant pour fruits la prière et
la pensée. Mais bientôt persécutés dans leur isolement par la
fureur des païens, ils sentirent la nécessité de se rapprocher,
el pour se défendre les uns les autres ils prirent une retraite
commune, s'y donnèrent une règle de vie, et voilà quelle fut
l'origine des communautés religieuses.
   Au VIe siècle, saint Benoît choisit pour la sienne le Mont-
Cassin; ce fut la première et la plus remarquable de toutes;
et bientôt, après lui, chaque contrée des Gaules, de l'Alle-
magne et de l'Angleterre fut dotée d'une communauté, pieux
asile où le pauvre sans héritage et le roi dépouillé trouvèrent
un égal appui contre les tyrannies de l'orgueil.
   La plupart des monastères devinrent aussi des remparts
contre les ravages des barbares, et de loin en loin contre le
brigandage de ces premiers barons qui ne descendaient jamais
en pays plat, de leur nid de'vaulour, que pour décimer leurs
vassaux.
   Qu'on ne s'étonne donc plus de cette règle qui voulait que
tous les monastères fussent non seulement sains et commo-
des, mais encore fortifiés [sana, commoda et fortia ) .
   Le Mont-Cassin était, comme point fortifié, le vrai couvent
modèle. Il dut à cet état de perfection le singulier honneur
de servir de redoute en l'année 1820. Les constitutionnelsdu
royaume de Naples s'y établirent pour lier leurs opérations
avec les provinces soulevées du nord de l'Italie. Tant que dura
cette levée de boucliers, les Religieux ne furent le moins du
monde troublés dans leurs exercices de piété, et le monastère
du Mont-Cassin offrit le spectacle d'une place de guerre
agitée et d'un couvent paisible- C'était là un premier hom-
mage rendu à cette liberté pour laquelle on se battait en
Italie.
  Malheureusement, au VIIIe siècle, lorsque les Sarrasins
vinrent désoler nos contrées, tous les asiles de piété n'étaient