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374 avait laissé tirer le canon, et qu'elle était ensuite obligée de se rendre, toutes ses cloches, môme celles de ses églises, et les différents instruments et ustensiles de guerre, en cuivre ou en airain, appartenaient au grand maître de l'artillerie, et les habitants étaient tenus de les racheter d'une somme d'argent ; mais tant que la Guiche exerça cette charge, if abandonna cette somme à la veuve ou à la fille de l'officier peu fortuné qui avait été tué le premier au siège delà ville qui s'était rendue. En 1584, la Guiche ayant fait faire à l'ar- senal de Paris la grande porte en face du quai desCéleslins, y fit graver l'inscription suivante, qui paraît faire allusion aux complots que la ligue formait déjà contre le roi : JElna hœc Henrico vukania tela ministrat, Tela giganteos debellatura furores. « Ce distique est de Nicolas Bourbon le jeune, et non de Santeuil, qui le trouva si beau quand il le lut pour la première fois, qu'il s'écria : « Dusse-je être pendu, je voudrais en être l'auteur ! » Parole, s'écrie à son tour un écrivain moderne, digne d'un poète ou d'un fou ! La Guiche ne fut pas moins aimé d'Henri IV qu'il l'avait été d'Henri III. Tous les his- toriens s'accordent à dire qu'il contribua beaucoup à l'heu- reux succès de la journée d'Arqués, et au gain de la bataille d'Ivry. Après la réduction de Lyon sous l'obéissance du roi (en 1594 ), il fut nommé gouverneur de cette ville, en rem- placement du due de Nemours. Claude de Rubys, qui lui dédia le second livre de son Histoire de Lijon, dit, qu'en l'ap- pelant à ce gouvernement, « il semble qu'à ce faire Sa Ma- « jeslé ait esté conduite, outre les mérites particuliers de ce « seigneur, par inspiration de Dieu. » Rubys fait aussi un grand éloge de Madame de la Guiche, paragon de beauté, de sagesse et de vertu. Lorsque celte incomparable dame arriva à Lyon, le 25 avril 1598, le consulat lui fit une réception