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Réceptacle muet de vérités funèbres,
    Qu'il faut les traîner à grands pas !

Favori des honneurs, captif de la fortune,
Demi-dieu que la voix d'un mortel importune,
      Je t'adjure de t'approcher !
Sur ces chairs en lambeaux, ces os crispés ensemble,
Promène tes regards.... porte les doigts.... et tremble !
C'est un des tiens que ta main va loucher !

Je veux au pilori traîner Ion opulence !
Dans tes pompeux réduits regorgeant d'abondance,
Le malheur fut toujours accueilli d'un dédain,
Jamais pour l'indigent ne s'ouvrit ta demeure....
Et dans tes longs banquets, le mendiant qui pleure
     N'eut jamais sa part de ton pain !

Tumeurs! de ton orgueil comme la mort se joue!....
Connais ton voisinage, et sois humilié !
Vois ! au fumier du pauvre elle confond ta boue !
Sur l'or et les haillons, le temps impur secoue
     La poudre où s'imprime son pié !

Van(e-nous maintenant l'éclat de ta naissance !
Nu tout mortel est né!.... tout mortel s'en va nu !
Ce pauvre était ton frère !.... et tu l'as méconnu !
Sur les droits et les siens établis la balance !....
Lui, n'a-t-il pas aussi sa richesse et ses droits?
N'a-t-il pas, comme toi, ses chairs où se repose
     L'insecte habitant des parois?....
Et ses lambeaux flétris que le temps décompose,
     El sa place entre ces murs froids !....