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ÃV.
Sur lefleuvequi court, la cité qui fermente,
Et l'essaim bourdonnant de la foule mouvante,
Quand vos regards longtemps se seront égarés,
Reprenez le chemin des voûtes ténébreuses....
Descendez à pas lents les marches tortueuses,
Où la clarté du jour expire par degrés
Où, par degrés aussi, sur votre ame étonnée
Une teinte lourde s'étend !
Saluez d'un regret la scène abandonnée....
C'est le drame qui vous attend !
Déjà tremble et pâlit le flambeau qui vous guide,
Et sur ces murs jaloux
Que frappe son reflet livide,
Les ombres en dansant s'allongent devant vous !
Le cœur bat, malgré soi, d'une crainte secrète,
Le pied se ralentit.... toutâeoup il s'arrête
Un objet devant vous paraît se dessiner ;
Et votre conducteur vous dit : Baissez la tête 1
On n'entre pas sans s'incliner!
Et vous vous inclinez !.... puis, la tête courbée,
Vous marchez, vous rampez, tremblant, silencieux....
Dans un trouble indistinct la pensée absorbée....
Puis on vous dit : Levez les yeux !....
Levez les yeux 1 voyez ! C'est une vaste enceinte
Où tout sexe et tous rangs vinrent s'accumuler.