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Portons loin des humains notre aine qui nous pèse !....
Nos songes et les leurs ne sympathisent pas !
li faut, dans le sentier pour marcher à son aise,
A leur pas dérober la trace de nos pas.
Yoyez-vous cette tour par le temps morcelée,
Immobile et puissante, ainsi qu'un trône à bas?
Le vent siffle à Fenlour de sa crête isolée
Que la foudre du ciel a souvent mutilée—
C'est l'heure du poète.... allons rêver là-bas !

Quand nous aurons franchi bien des marches, usées
Par bien des pieds divers qui ne marcheront plus ;
Bien des froides parois par bien des mains creusées....
Et qu'au sommet enfin nous serons parvenus,
Nous croirons nous trouver sous un charme d'optique,
Tant les objets divers s'y pressent sous les yeux;
Panorama sans fin, grand tableau fantastique
Où se meut tout entière une cité magique
Aux bords d'un fleuve pur, méandre gracieux.

A cet aspect riant qui le trouble et l'enivre,
Le peintre enthousiaste a saisi les couleurs;
C'est un travail plein d'art où son nom doit revivre,
Qu'il lègue au Panthéon des triomphes flatteurs.
Mais du poète épris la lyre fécondée
A de plus saints transports réserve ses accents;
Sous l'inspiration d'une puissante idée,
Le front bas, l'œil rêveur, et la tête accoudée,
Pour écouter son ame, il fait taire ses sens !