page suivante »
344 LYON. — CHRONIQUE D'AVRIL. NÉCROLOGIE. M. le comte Gabriel-Henri-Aymon de Yirieu est décédé à Fontaine, le 7 avril dernier, à l'âge de 53 ans; il a terminé par une mort chrétienne, par une belle fin, une vie qui fut noble et digne. Né d'un homme tout à la fois orateur et guer- rier, qui soutint, à la tribune nationale, les droits du peuple et ceux de la couronne, et qui eut un important comman- dement, sous le général de Précy, dans ladéfense mémorable que noire ville soutint en 1793, M. Aymon de Yirieu resla orphelin dans un âge bien lendre; son père fui tué dans la r e - traite des Lyonnais. La carrière publique d e M. de Yirieu a été courte. Les évé- nements de 1830 la brisèrent au moment où elle s'agran- dissait devant lui. Après avoir débuté par les armes, comme son père, il remplit différentes missions au Brésil, en Alle- magne, à Turin, et se trouvait investi des fonctions de secré- taire d'ambassade au congrès de Laybach. M. de Lamartine, qui étudia quelques années à Belley avec M. de Yirieu, professait pour lui une profonde eslime, et regrettait vivement qu'il fût renfermé dans la vie privée. Leur amilié, ce qui honore l'un et l'autre, n'avait point été altérée par des divergences politiques et religieuses bien tranchées. Le Réparateur a consacré à M. de Virieu une excellente no- tice nécrologique d e l à main de M. Jacquemont. Le biographe a retracé avec soin quelques faits qui montrent combien M. le comte de Yirieu fut un h o m m e distingué, bon pour tous, charitable sans faste. Nous savons qu'il y avait à ses funérailles un grand conco.urs, de nombreux paysans, et qued'abondanles larmes ont été versées. Touchant et merveilleux panégy- rique que celui-là ! M. Jacquemont a désigné l'abbé Forestier comu;e ayant reçu la confession du père de M. de Yirieu ; il aurait pu ajouter que ce nom élait celui sous lequel se cacha, dans ces temps difficiles, l'abbé Huot de Yillers. On peut consulter, à ce sujet, le Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire, par MM. Breghot du Lui et Péricaud, article de VILLEHS. — Avant M. de Yirieu, était mort un homme sur lequel nous devons écrire quelques lignes ; c'est M. Thomas-Jacques de Cotton, ancien officier de marine, né à Lyon, vers 17G6. Il émigra pendant la Révolution, rentra en France lorsque Bonaparte eut été proclamé empereur, puis fut nommé en 1804, membre du conseil général des hôpitaux de Lyon. 11 était maire de la commune de Joux-sous-Tarare, où il avait