Revue du Lyonnais » série 1 - n°13 ( 1841 ) » pp.303

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puisque le chevalier est déjà à                   OLMERS.
moitié son fiancé.                      Vous avez raison.... Je vois
             SABINE.                 qu'elle tombera en partage au
  Non, monsieur Olmers, l'hon-       rival imbécile.
neur do votre héroïne m'est trop                 SPERLING.
cher. Ce ne sera pas à minuit.
Tout au plus le soir.                   Non, non, non ! cela n'aura
                                     pas lieu! Non, parbleu, non!
            SPERLING.                Nous l'empêcherons!          (réflé-
   Bien, bien, le soir. Le rival     chissant). Comment            si
est probablement un hébété qui       La seule chose à quoi la jeuno
se couche de bonne heure.            fille puisse se résoudre, serait
             SABINE.                 peut-être un court entretien, de-
                                     vant la porte de la maison, avant
  Vous l'avez dit.                   d'aller se coucher. Tout le monde
           SPERLING.                 serait encore éveillé.... Des per-
  Ainsi, nous nous en tenons au      sonnes passeraient, le garde de
soir. Il y a un long et solitaire    nuit.... ou d'autres.... qu'en pen-
corridor dans le château , faible-   sez-vous ?
ment éclairé par une petite lam-                  OLMERS.
pe.                                    Une excellente idée 1
             SABINE.
                                                  SABINE.
  Non, non. Les lieux sont déjà
peints avec beaucoup de détails.   Il ne me paraît pas trop con-
Ce corridor n'y est pas.         venable....
           SPERLING.                             SPERLING.

  Ou un jardin, et une allée d'ifs      Soyez tranquille. Je prends
noirs                                tout sur moi. (A Olmers). Fai-
             SABINE.                 tes, au nom de Dieu ! votre en-
   Vous oubliez, monsieur Sper-      trevue de cette manière ! Per-
ling, qu'une jeune fille chaste ne   sonne ne peut y trouver à redire.
va pas dans une allée d'ifs noirs.                 SABINE.
            OLMERS.                  Eh bien oui, Monsieur Ol-
   Il me semble cependant qu'on mers, si cela vous plaît ainsi....
pourrait l'y laisser aller.              OLMERS, à Sperling.
              SABINE.                Je suis votre conseil avec joie.
   Dieu nous en préserve! elle SPERLING se frottant les mains.
n'ira point.                         Ah ! nous avons donc cepen-
             SPEBLING.
                                  dant tiré de peine cette chaste
   Ma foi, nous sommes alors dans jeune fille.
un grand embarras.... Je vou- SABINE, faisant une révérence.
drais, Dieu le sait! de tout mon     Elle vous en doit de la recon-
cœur pouvoir arranger cela.... naissance.
Mais il est fâcheux que vous ayez
donné à la jeunefilleun caractère              SPERLING.
aussi chaste et aussi sévère.        J'ai agi de bon cœur. Peut-être