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288 Londres a sa croix et son poignard; — celle de Westminster, sa herse; — Birmingham, ses scies;—Manchester, ses bandes; —Liverpool,^son oiseau;— Glascow, son arbre et son poisson; Edimbourg, son château ; — Dublin, ses phares, etc.. Là , ces insignes se trouvent partout et ne sont jamais inutiles, au front des monuments, sur le tableau des navires, sur l'habit du polizeman, sur le bois des pompes à incendie, sur la fonte des candélabres de la rue et des innombrables bornes qui distribuent l'eau. Chez nous, chacun a son monogramme, son estampille, son blason, si l'on veut. Toute chose est numé- rotée, marquée, depuis le papier à lettre du fashionable elle bouquin précieux du bibliophile, jusqu'à l'outil de l'artisan, et à l'eus lâche du gamin. Notre cité seule n'aurait-elle pas son chiffre, et ce chiffre ne doit-il pas être le môme que dans les siècles passés ? Nous savons bien que l'Hôtel-de-Ville, ni le palais St.-Pierre ne risquent pas de s'égarer, mais ce sont les hommes qui s'égarent, et il faut souvent les remettre sur la bonne voie. Notre Collège, par exemple, n'aurait point donné lieu à tant de débals, à lant d'actes processifs entre la ville et le gouvernement, si notre cité avait eu le soin de mettre ses armes sur cette propriété. Revenons donc, sans crainte, au vrai lion de nos pères ; l'histoire, le bon goût et nos plus chers souvenirs nous en font une loi. Puisque nous ne voulons pas rétablir notre chef en entier, supprimons-le. Paris et la plupart des autres villes de France nous ont donné cet exemple. Lyon, qui est si souvent la première entre elles, ne doit être la dernière dans aucune circonstance. H. LEYMARIE.