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271 la première croisade, puisqu'on s'accorde à regarder les croi- sades et les tournois de la chevalerie, comme le point de départ de l'art héraldique ; et encore, n'avons-nous aucun document certain pour le reporter jusque là , car nos m o - numents de cette époque gardent le silence. Mais si l'on met de côté la forme de l'écu provenant, comme tout le monde le sait, du bouclier de combat; si l'on veut négliger les couleurs blanche et rouge qui distin- guent le nôtre; si, enfin, on se contente de rechercher l'origine de l'emblème, abstraction faite du sens et de l'importance toute particulière qu'il doit à l'art héraldique, le champ des conjectures s'élargit, et l'on entrevoit çà et là quelques l u - mières qui peuvent guider l'archéologue. Avant d'être constitué, scientifiquement parlant, le blason existait déjà , incertain, il est vrai, variable, sans lois, sans caractères précis ; il consistait en devises et autres signes de distinction qu'adoptaient, suivant leur fantaisie, les indi- vidus, les cités, les corporations, les empires, sauf à en changer à la première occasion. L'enseigne des Romains, dit le P . Menestrier, était un aigle, celle des Phrygiens un pourceau, celle des Thraces un mort, celle des Goths un ours, celle des Alains un chat, celle des Saxons un cheval, etc. L'enseigne de Lyon était un lion. Ses premières traces depuis l'établissement de la royauté en France, à notre connaissance, du moins, sont le sceau adopté par la Commune soulevée contre l'Eglise. On y voit le pont de la Saône, aujourd'hui du Change, accompagné de tours et de châteaux ; au milieu est une croix flanquée à droite d'une fleur de lis, et à gauche d'un lion, avec cette légende: SIGILLVM COMMVNE YN1YERSITATIS ET COM- MVNITATIS LVGD. Le contre-sceau représente un fleuve avec une tour de chaque côté ; entr'elles, est le lion sur- monté d'un croissant et d'une fleur de lis. La légende est;