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 la première croisade, puisqu'on s'accorde à regarder les croi-
  sades et les tournois de la chevalerie, comme le point de
 départ de l'art héraldique ; et encore, n'avons-nous aucun
 document certain pour le reporter jusque là, car nos m o -
 numents de cette époque gardent le silence.
    Mais si l'on met de côté la forme de l'écu provenant,
 comme tout le monde le sait, du bouclier de combat; si
 l'on veut négliger les couleurs blanche et rouge qui distin-
 guent le nôtre; si, enfin, on se contente de rechercher l'origine
 de l'emblème, abstraction faite du sens et de l'importance
 toute particulière qu'il doit à l'art héraldique, le champ des
 conjectures s'élargit, et l'on entrevoit çà et là quelques l u -
 mières qui peuvent guider l'archéologue.
    Avant d'être constitué, scientifiquement parlant, le blason
 existait déjà, incertain, il est vrai, variable, sans lois, sans
 caractères précis ; il consistait en devises et autres signes
 de distinction qu'adoptaient, suivant leur fantaisie, les indi-
 vidus, les cités, les corporations, les empires, sauf à en changer
 à la première occasion. L'enseigne des Romains, dit le P .
Menestrier, était un aigle, celle des Phrygiens un pourceau,
 celle des Thraces un mort, celle des Goths un ours, celle
des Alains un chat, celle des Saxons un cheval, etc.
    L'enseigne de Lyon était un lion.
    Ses premières traces depuis l'établissement de la royauté
en France, à notre connaissance, du moins, sont le sceau
adopté par la Commune soulevée contre l'Eglise. On y voit
le pont de la Saône, aujourd'hui du Change, accompagné
de tours et de châteaux ; au milieu est une croix flanquée
à droite d'une fleur de lis, et à gauche d'un lion, avec cette
légende: SIGILLVM COMMVNE YN1YERSITATIS ET COM-
MVNITATIS LVGD. Le contre-sceau représente un fleuve
avec une tour de chaque côté ; entr'elles, est le lion sur-
monté d'un croissant et d'une fleur de lis. La légende est;