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270 1840, étalant sur ses panneaux la honte de la cité et l'i- gnorance de ses administrateurs ! sans doute, vous voilez votre face et vous déclarez analhème l'auteur de cette outrecuidance! Voilà , savants illustres, ce qui reste de l'art hé- raldique à Lyon; voilà où en sont les traditions et le goût dans une ville qui possédait, il y a cinquante ans, un collège où vos élèves professaient le blason devant de nombreuses assemblées ! Avant d'aller plus loin, nous voudrions pouvoir donner une date certaine à l'adoption du lion, comme marque dis— tinctive de notre ville; mais nous avouons que nous sommes réduit à des conjectures sur ce sujet intéressant, au moins pour les temps intermédiaires entre la création de notre Commune et l'époquedu Triumvirat romain. Nous n'attachons aucune importance aux rêves de quelques savants des siècles passés qui faisaient exister le blason dès les premiers âges de la civilisation. Selon eux, les héros anciens auraient eu des armoiries (1), et Adam lui-môme en aurait porté. La chro- nique de Nuremberg donne à Alexandre le Grand un écu chargé de trois cloches, sans doute par allusion au bruit que ce conquérant a fait dans le monde. Un littérateur qui, de nos jours, met au service de ses nombreux paradoxes une éru- dition assez piquante, M. Granier de Cassaignac, semble porté à suivre cet exemple; mais nous doutons qu'il ait foi lui-même à ses propositions. D'après les meilleurs critiques, le blason ne saurait remonter au delà du XI e siècle, si on l'envisage comme une science ayant ses lois, ses règles, ses auteurs, et surtout, si on ne veut f admettre qu'à partir du moment où les armoiries, d'abord individuelles, devinrent héréditaires et presque immuables. L'écu de gueules au lion d'argent que notre ville possède encore, ne peut donc précéder (1) Voyez, J. le Féron.