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 1840, étalant sur ses panneaux la honte de la cité et l'i-
 gnorance de ses administrateurs ! sans doute, vous voilez
votre face et vous déclarez analhème l'auteur de cette
outrecuidance! Voilà, savants illustres, ce qui reste de l'art hé-
raldique à Lyon; voilà où en sont les traditions et le goût
dans une ville qui possédait, il y a cinquante ans, un collège
où vos élèves professaient le blason devant de nombreuses
 assemblées !
   Avant d'aller plus loin, nous voudrions pouvoir donner
une date certaine à l'adoption du lion, comme marque dis—
tinctive de notre ville; mais nous avouons que nous sommes
réduit à des conjectures sur ce sujet intéressant, au moins
pour les temps intermédiaires entre la création de notre
Commune et l'époquedu Triumvirat romain. Nous n'attachons
 aucune importance aux rêves de quelques savants des siècles
passés qui faisaient exister le blason dès les premiers âges de
la civilisation. Selon eux, les héros anciens auraient eu des
armoiries (1), et Adam lui-môme en aurait porté. La chro-
nique de Nuremberg donne à Alexandre le Grand un écu
chargé de trois cloches, sans doute par allusion au bruit que
ce conquérant a fait dans le monde. Un littérateur qui, de nos
jours, met au service de ses nombreux paradoxes une éru-
dition assez piquante, M. Granier de Cassaignac, semble
porté à suivre cet exemple; mais nous doutons qu'il ait foi
lui-même à ses propositions. D'après les meilleurs critiques,
le blason ne saurait remonter au delà du XI e siècle, si on
l'envisage comme une science ayant ses lois, ses règles, ses
auteurs, et surtout, si on ne veut f admettre qu'à partir du
moment où les armoiries, d'abord individuelles, devinrent
héréditaires et presque immuables. L'écu de gueules au lion
d'argent que notre ville possède encore, ne peut donc précéder

  (1) Voyez, J. le Féron.