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péens ; qu'un autre les trouve > avec non moins d'évidence
dans l'hébreu , voilà ce que j'appellerai hardiment une
étude des origines.
Moi, MM., qui n'ai rien de toutes ces belles choses à vous
offrir, j'aurais voulu trouver un petit mot bien s i m p l e , bien
court-vèlu, lequel vous eût dit naïvement : «MM., quoique
« notre intention soit de vous mener au berceau de la poésie
« italienne, de vous faire entendre ses premiers vagis-
« s e m e n t s , qui furent souvent des chants sublimes, ne vous
« attendez pas pour cela à des listes bien complètes de noms
« ignorés, à des catalogues irréprochables d'ouvrages in-
'« connus. Tout c e l a , MM., existe dans des livres , et vous
« ne les lisez point. Si nous voulions vous les apprendre ^
« vous ne viendriez pas nous écouter, et vous auriez raison :
« car entendre des choses fastidieuses n'est pas plus attrayant
« que de les l i r e , et il n'est pas plus permis à un homme de
« lettres d'être ennuyeux de vive voix que par écrit. »—Voilà ,
MM., ce que vous eût dit le mot que j'ai c h e r c h é , que j'ai
cherché longtemps; Il a donc fallu, faute de mieux, se con-
tenter des origines.
Mais cet heureux phénix est encore à trouver.
Ainsi, malgré sa réputation équivoque, ce mot ne trompera
personne. Personne ne viendra chercher ici ces détails
bibliographiques très bien placés dans un m é m o i r e , très dé-
placés dans un cours.
On n'enseigne pas les faits : on enseigne, ou du moins on
tâche d'enseigner les lois. Qu'une chose ait existé ; que nous
importe? Qu'une chose ait dû exister, que telle cause l'ait
rendue nécessaire ; vola ce qui nous intéresse. Nous cherchons
ce qui est éternellement, et non ce qui fût par h a s a r d , Ã
travers les faits accidentels, c'est au principe immuable que
nous marchons. Tant il est vrai que même en littérature, il
n'y a de digne de notre esprit, de notre cœur, que ce qui porte
au front le caractère de l'éternité!