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£23 offrant son char aux Vestales, afin qu'elles pussent fuir, au m o - ment où les Gaulois allaient s'emparer de Rome. « Julien parlit pour Rome en 1768, et il y resta quatre ans. Pendant sa dernière année de séjour en Italie, il fut invité par Coustou avenir l'aider clans l'exécution d'un grand monument de sculpture, le mausolée du dauphin et de la dauphine, des- tiné à la cathédrale de Sens. Guillaume Coustou était au déclin de l'âge ; il connaissait, mieux que personne, l'extrême habi- leté de son élève pour travailler le marbre, et tout ce qu'il pouvait attendre de sa déférence. Il ne s'était point abusé ; Julien obéit à cet appel, qui jusque-là honore le maître et l'é- lève. Il obéit de même au conseil de ne point encore se p r é - senter pour l'Académie, parce que son talent n'était pas assez formé, lui disait-on. Julien qui fut, toute sa vie, disposé à se croire beaucoup moins d'habileté qu'il n'en avait, souscrivit avec docilité à ce jugement. Mais, à moins de proposer plu- sieurs énigmes, je ne dois pas dissimuler que le conseil pouvait avoir d'autres motifs. « Jusqu'à ce qu'un artiste fût de l'Académie, il n'était re- gardé que comme élève; il pouvait travailler beaucoup aux ouvrages de son maître, sans en recueillir l'honneur. Le litre d'académicien changeait ces rapports. La dépendance cessait. Il aurait fallu entrer en partage de gloire, car le nouvel élu avait sa propre dignité à garder. J'ajouterai que les maîtres ayant alors généralement le tort de tenir leurs élèves, même les plus habiles, à une trop grande dislance d'eux, auraient eu un vaste intervalle à franchir, pourvenir seplacer surla même ligne et en communauté de travaux. G. Coustou suivit donc à peu près l'usage et les abus du temps. « Julien se livra tout entier à l'exécution du mausolée, et fut secondé par Beauvais, son condisciple et son ami. La fi- gure de l'Immortalité est celle à laquelle Julien eut le plus de part. Elle était très peu avancée lorsqu'il arriva de Rome; il la termina, mais il avait 45 ans, et les épreuves graduées pour parvenir à l'Académie étaient longues.