Revue du Lyonnais » série 1 - n°13 ( 1841 ) » pp.138

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   Ce trapèze serait entouré, au nord, par la rue de la Bou-
cherie large de 12 mètres ; au couchant, par le quai d'Orléans
prolongé; au midi, par la nouvelle rue du Bessard large seule-
ment de 8 mètres ; enfin, au levant, par une petite place p r o -
longée jusqu'au côté nord d e l à place d e la Miséricorde, au
moyen de la démolition des maisons dépassant l'alignement
du bâtiment qui forme l'angle sud-est de celle place et de la
rue des Auguslins.
   Celte rapide description des deux plans suffirait seule peut-
être pour faire apprécier leur mérite relatif; quelques expli-
cations feront mieux ressortir encore la différence notable qui
les distingue.
    Les rues du Bessard et de la Boucherie ont chacune
leur destination naturelle, spéciale et tout-à-fait différente.
La rue de la Boucherie sert de voie de communication
entre le nord de la ville et le quartier des Terreaux; la rue du
Bessard sert de voie de communication entre le midi et l'ouest
de la ville et ce même quartier. Cependant la direction nou-
velle, donnée p a r l e dernier plan à la rue du Bessard, la fait
aboutir, comme la rue de la Boucherie, à l'axe du ponl de la
Feuillée ; d'où il résulte que ces deux rues arrivent au même
point, sans égard pour les services différents auxquels elles
doivent pourvoir.
    Si ce dernier plan recevait son exécution, la rue du Bessard
serait donc construite dans une espèce de contradiction avec
la ligne de viabilité à laquelle elle devrait se rattacher, et
ferait, pour ainsi dire, un double emploi avec la rue d e l à Bou-
cherie. Il résulterait de là qu'elle serait probablement peu
fréquentée ; car sa rivale, plus large et plus facile, obtiendrait
inévitablement la plus grande partie de la circulation. On sait,
en effet, que toutes les voitures qui, des Terreaux se dirigent
vers le midi ou vers l'ouest de la ville, prennent le plus tôt
 el conservent le plus longtemps qu'elles peuvent la voie des
 quais, parce qu'elles trouvent sur celle voie moins d'embarras
et moins d'entraves. Il est donc naturel de penser que tout le