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84 lourdes plaisanteries, elles lui reviennent de droit ; car loul cela est admiré, et, qui plus est, acheté ! 0 vous, peintres d'élite, qui tracez avec tant de peine votre sentier au milieu des difficultés de votre art, ne perdez pas courage, établissez votre réputation sur des œuvres solides; c'est entre vos mains qu'est le salut des hauts principes et des saines traditions. Les systèmes sont la ruine des arts, n'importe d'où ils viennent et où il aillent; cela est aussi vrai pour ceux qui se cramponnent aux idées routinières, que pour les hommes qui refusent les enseignements du passé parce qu'ils ont servi de règles à trop d'écoles. Celte année, comme les précédentes, les deux causes ont eu leurs champions. Nous passerons en revue les principaux, et nous nous arrêterons de préférence à nos compatriotes. Nous suivrons en cela l'exemple de la capitale. BAILE. — Le portrait de M. B., qui a été peu remarqué, est pourtant aussi naïf et aussi beau qu'un Holbein. Celui de Mm= B. est moins heureux. BLANCHARD. — La facture du portrait de M. S.... est large, brillante, solide, sans cesser d'être consciencieuse. Couleur, modelé, sentiment, tout y est. Aussi, celte toile réunit-elle tous les suffrages. BONIROTTE. — Espérons qu'à l'avenir le ciel de la Grèce don- nera à son pinceau l'énergie qui lui manque. BOUQUET. — Nous avons de lui deux tableaux. L'un est une reproduction presque exacte, quoique moins heureuse, de celui qu'il nous envoya l'année dernière. On y retrouve les mêmes qualités peut-èlre, mais le ton en est moins solide et la touche plus léchée. L'autre, le Moulin, est d'un joli effet, mais peint avec une négligence impardonnable. BOUTERWECK. — Le /ïejjos, joli groupe de figures bien peintes et bien dessinées, si l'on en excepte le bras droit de la femme vue de profil, qui nous a paru un peu long. La couleur géné- rale est vraie, mérite assez rare chez les peintres affection- nanties sujets italiens, et qui croient rendre la chaleur limpide