page suivante »
4.64 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Oh ! le trépas devait te choisir pour victime, Car tu brillais aussi par ton pinceau sublime; Michel-Ange sortait des ténébreux séjours, Et, le voyant revivre et braver sa puissance, La mort, croyant trouver dans ton œuvre une offense, En a tiré vengeance en soufflant sur tes jours. Mais elle ne s'est pas encore assez hâtée ! Une part de ta vie ici-bas est restée ; Ton astre, en se couchant, laisse plus d'un rayon : Saint Jérôme, Locuste, immortelles images, De la postérité recevront les hommages, Sans jamais épuiser son admiration. L'équitable avenir pour toi déjà commence, Ton pays, s'éveillant de son indifférence, Cherche quel monument il pourra t'ériger ; Ta mort fait rendre enfin justice à ta mémoire, Et Nîmes, maintenant, se souvient de ta gloire, Lui qui te recevait en obscur étranger. Mais, aux lieux où tu meurs nous laisserons ta cendre; Rome, que de si haut le destin fit descendre, Saura bien mieux que nous satisfaire à ton deuil. De tout génie éteint elle est le cimetière, Sa poussière sacrée est la seule poussière Qui puisse dignement recouvrir ton cercueil. Mais silence à l'orgueil ! j'oubliais Lacordaire, Auprès de ton chevet céleste mandataire, Te dévoilant le jour qui sans cesse reluit, Splendeur dont l'œil de l'ame à tout jamais s'inonde, Et gloire, auprès de qui la gloire de ce monde, N'est que triste silence et déplorable nuit.