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                      KT J . - J . ROUSSEAU.                   435

lure, ne parvint à les contenir qu'en portant ses plaintes à
l'un des commis du bureau. Sensible h ce service, M"e Le-
vasseur prit le nom et l'adresse de son protecteur, et c'est à
cette occasion que J.-J. Rousseau lui écrivit une première
lettre, datée de Mouliers-Travers, le 30 novembre 1762.
     Par celte lettre, il le remercie des bontés qu'il a eues pour
 sa gouvernante, et lui témoigne qu'il voudrait être en élat
de rendre ses remerciments moins stériles, en lui marquant
par quelque retour qu'il n'avait pas obligé un ingrat. « Si
jamais, ajoule-t-il, l'occasion s'en présente, je vous de-
mande en grâce de ne pas oublier le citoyen de Genève, et
 d'être persuadé qu'il vous est acquis. »
     Dans la seconde lettre, datée du même endroit, le 25 août
 1763, Rousseau revient encore sur les bontés qu'il a eues
 pour sa gouvernante. Il lui peint l'état de dépérissement où
 se trouve sa santé, qui peut-être avant l'hiver « lui feront
 trouver un repos que les hommes ne pourront plus Iroubler. »
 Il lui peint à cette occasion ses regrets de laisser M Ile Levas-
 seur dans un état de pauvreté et de délaissement dont l'idée
 afflige son cœur. Il dit qu'elle est bonne catholique, qu'elle
 ne voudrait point vivre dans un pays où l'on professerait
 une autre religion que la sienne, ni à Paris, où la vie est trop
 bruyante, et les moyens d'exister trop chers, mais qu'elle d é -
 sirerait trouver un petit asile, soit dans une communauté de
 filles, soit dans un village ou ailleurs, pourvu qu'elle y soit
 tranquille.
     « J'ay pensé au pais que vous habités, lequel a, ce me sem-
 ble, les avantages qu'elle cherche. Voudriés vous bien avoir
 la charité de lui accorder votre protection et vos conseils, de-
 venir son patron et lui tenir lieu de père          Il me semble
 qu'un pareil soin n'est pas moins digne de votre bon cœur que
 de votre ministère. »
     J.-J. Rousseau peinl ensuile le caractère de celle lille: « qui




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