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V1G                    HISTOIRE DE LYON.

sache par Sidoine qu'à son époque il y avait dans nos contrées un
pagus qui portait le nom de l'un des triumvirs. Ce que je trouve
(page 68) sur le Mont-d'Or, que l'auteur appelle Mons auriacensis,
sans nous dire où il a puisé ce nom, n'est pas plus fondé en vérité
que ne le sont les détails stratégiques du plateau de Craponne. Je
ne pense pas que l'auteur pût dire dans quel écrivain ancien il a lu
que le Mont-d'Or appartenait en grande partie à un concussion-
naire dont l'histoire nous a été conservée par Dion Cassius. Ce
n'est là qu'une assertion très gratuite et dont il fallait s'abstenir.
   M. Monfalcon a sagement fait de ne pas entrer dans de longs dé-
tails sur toutes les étymologies du mot Lugdunum, d'où est venu
celui de Lyon, par une altération insensible ; encore me semble-t-il
qu'il s'est trop occupé de conjectures qui no méritaient pas de
l'arrêter un instant.
   A propos des combats littéraires institués à Lyon par Caligula,
M. Monfalcon a trouvé piquant de rappeler le défi porté à M. E. de
Pradel, et de montrer un public nombreux présidé par M. Reyre,
premier adjoint, un jury composé de notabilités littéraires, assis-
tant à cette passe d'armes entre deux improvisateurs. Cet accident
éphémère n'était pas digne de figurer dans une Histoire de Lyon
comme ayant un sens et une portée quelconque.
    L'auteur met trop d'attention à relever des bévues commises par
des écrivains sans crédit. Que l'un d'eux, ne comprenant pas le mot
de palmes employé dans saint Sidoine pour désigner un cep de
vigne, ait prétendu que le palmier croissait dans nos contrées, la
faute de ce traducteur dont le nom n'est pas cité, ne valait pas les
 neuf lignes de note de la page 191. J'en dirai autant de la note
(page 102), sur les causes de l'incendie de Lyon, sous l'empire de
 Néron. Et puisque nous en sommes là, je remarquerai que dans la
 traduction de la lettre de Sénèque relative à cette catastrophe,
 M. Monfalcon ajoute au texte, dès le début, ces quelques mots : Au-
 tant que les circonstances le permettaient ; il n'y a rien de pareil
 dans le latin.
    M. Monfalcon dit que Caligula vendit à Lyon, à l'encan ci en
 détail, les meubles de ses sœurs qu'il avait exilées. Dion ni Suétone
 ne disent que ce fût à Lyon ; ils disent simplement clans la Gaule.