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                       LE 25 AVRIL 1840.                           397

comblé les vœux de plusieurs, déçu les espérances du plus grand
nombre, sans altérer en rien la joie des cœurs et la sérénité des
visages.
   Le fameux album a été gagné par une dame (1). Un jeune homme
nouvellement marié a gagné la rivière de diamants. Le piano est
échu à trois domestiques réunis d'une même maison, qui s'étaient
cotisés pour acheter un billet. Pour les autres lots de moindre im-
portance, le hasard, nous rapporte-t-ou, a fait encore des siennes.
   Le grand roi n'ayant plus rien à présider, et pour ne pas trop se
prodiguer, comme il convient à un Roi, a repris majestueusement,
avec sa cour, le chemin du foyer.
   Alors, il s'est fait un remuement général. Les murailles de têtes
qui s'élevaient dans les galeries supérieures ont croulé peu à peu
pour se répandre dans les parties basses du théâtre. La consigne qui
interdisait jusqu'alors l'entrée du foyer ayant été levée, chacun à
son tour est allé visiter les fraîches décorations de fleur et de ver-
dure. La soirée s'est terminée par des danses auxquelles tout le
monde a pu prendre part. Le lendemain, une seconde édition de la
fête a été donnée à la même heure, jusqu'aux danses exclusivement,
pour les personnes qui n'avaient pu assister à la première.
   La recette s'est élevée au chiffre extraordinaire de 50,000 fr., et
la caisse de l'association a eu, dit-on, plus de 30,000 fr. h recevoir.
Voilà un magnifique résultat qui prouverait à lui seul que notre ville
 vaut mieux que sa réputation, et qu'en fait d'arts et de bienfaisance,
elle peut marcher la première après Paris.
    L'association des Artistes a prélevé, sur le produit de la fête, une
 somme de mille francs qu'elle a mise à la disposition de M. le maire
de Lyon, pour être distribuée aux indigents.

  (i) Madame Gaubin, place Bellecour, 7.