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340 BULLETIN MONUMENTAL ET LITUKG1QUE foyer de places immenses, des torrents d'air et de lumière dans ses rues étroites, sensiblement augmenté leur salubrité, on s'est jeté à corps perdu dans le dédale des moyens-termes et des résolutions négatives ou oiseuses. Puisque la Bouche- rie-des-Terreaux était détruite, pourquoi n'avoir pas fait une place unique entre la Saône et le flanc oriental de la rue Lanterne, pourquoi n'avoir pas entamé le pâté des maisons qui masque l'Hôtel—de—Ville , par une rue percée dans l'axe du péryslile et du beffroi de cet édifice, rue invoquée par tous, et qui aurait mis le roi de nos monuments civils en rapport direct avec les quais ? On a préféré faire un labyrin- the nouveau a la place de l'ancien, on s'est borné à laisser une place sans dignité, sans caractère et sans ampleur, qui se trouve murée et invisible du côté delà rivière, on a conçu et exécuté le plan le plus bizarre par les courbes et contre-cour- bes de rues qui s'y dessinent. Le gros pâté de construction, formant une maison unique, qui fait face au pont de la Feuillée a la signification d'une caserne. Comme masse, cette immense construction est d'un stérile et lourd effet, dont l'étage de mansardes qui la cou- ronne, aggrave les conditions fâcheuses. L'architecte qui a présidé à ces travaux est homme de goût assurément, il aura eu les mains liées ou aura fléchi sous des exigences de calculs financiers. Peut-être aussi que, poussé par son cœur et ses éludes vers les manifestations chrétiennes de l'art, il n'a pas pour les constructions civiles une aptitude aussi complète que pour les constructions ecclésiastiques. Une frise élégante se détachant des croisés du premier étage, ne suffira pas pour donner du mouvement et de la vie, a une masse pa- reille à celle-ci, pour en combattre l'aridité et en relever l'ordonnance. Il eût fallu ici des profils immenses pour qu'ils reseortissent sur le fond. Et puis les portes qui donnent ac- cès dans celte maison-monstre ne sont-elles pas infiniment