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312 ÉTUDE SUR LA VIE ET SUR LES ÉCRITS luminaires. La charge du vestiaire et des meubles concernait un autre frère. Le Portier recevait les hôtes et inspectait les cloîtres extérieurs. Le Cellerier (cellarius) veillait aux provi- sions de bouche, aux greniers, au bétail, et le bétail se com- posait de bœufs, de juments, de brebis, de porcs, d'oiseaux de basse-cour; les bergers, les pêcheurs, les cordonniers rassor- taient aussi du Cellerier. Le service de la table concernait le Semainier {hebdomadarius). Le Jordinier (hortulanus) avait l'intendance des légumes, des plantes potagères et des ruches d'abeilles. C'étaient des séculiers qui faisaient moudre le blé que les moines employaient à leur pain, des séculiers aussi qui pétrissaient le pain des hôtes ou des malades. Il y avait encore un moine préposé à la garde des ferrements et des outils pour les distribuer en temps et lieu. Les jeunes enfants que l'on soumettait au monastère étaient nourris par les soins d'un Religieux dont l'âge et la vertu inspiraient toute confiance. On les formait, non-seule- ment aux lettres, mais encore à la discipline évangélique (1). Le monastère possédait une bibliothèque où se trouvaient les livres profanes aussi bien que les livres sacrés; mais les Reli- gieuxne devaient pas lire les écrits de Gentils ou des héréti- ques (2), et chacun, dès le matin, demandait un livre au biblio- thécaire,à qui, le soir, il venait le rendre. Celui qui négligeait d'en demander un à l'heure marquée, n'en recevait pas du tout. Un Religieux entreprenait-il quelque voyage, ou se rendait- il dans quelqu'autre monastère? on se réunissait à l'église, et il recevait la bénédiction; c'était la même chose au retour. Emouvante cérémonie, qui plaçait ainsi un frère sous l'œil de Dieu, et qui, après l'avoir suivi d'une inquiète pensée, (i) Ibid., cap. 2o. (•>.) Ibid., cap. 8.