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DE SAINT ISIDOUE DE SÉVILLE. 293 par tes livres, afin que nous puissions une fois reconnaître qui nous sommes et où nous sommes. L'âge de la patrie, les des- criptions des temps, les droits des choses sacrées et des prê- tres, la discipline domestique et publique, les noms, les gen- res, les offices, les causes des demeures, des régions, des lieux, et de toutes les choses divines et humaines, c'est toi qui nous as tout révélé (1). » Cet éloge donné au docte Varron, par l'orateur romain, semblait convenir au Varron espagnol, à l'auteur des Elymologies. Isidore naquit deparentshispano-romains. Son père, Sévé- rianus, était gouverneur de Carlhagènc. Sa mère s'appelait Turlura, et la noble femme eut la gloire de donner le jour à une religieuse famille, où il y eut trois évoques: Léander, prédéces- seur d'Isidore sur le siège de Séville; Fulgentius et Isidore ; puis une fille, sainte Florentine. Une vie d'Isidore, insérée dans le recueil des Bollandistes (2), raconte des merveilles du jeune en- fant et de son érudition précoce, mais toutefois, il désespé- rait de lui-même et se décourageait. Un jour, qu'il redoutait les coups de son maître, Isidore s'était enfui un peu loin de Séville. Epuisé de fatigue et de soif, il alla s'asseoir au bord d'un puits, où se trouvait une énorme pierre percée de creux tortueux, et, quand il l'eut bien considérée, il se demanda ce que cela pouvait être, et d'où pouvait provenir ce qui l'étonnait si fort. Il y avait encore, au bord du mémo puits un morceau de bois que le continuel frottement des cordes avait sillonné de lignes polies et profondes. Une femme survint pour puiser de l'eau, et, comme elle fut émerveillée de la beauté d'Isidore, elle lui demanda ce qu'il faisait là , pour (() Prœnotalio libronim lî. Isidoii a Hranlionc, Cœsai'cutgiutuno episcopo. En lèle des OEuvrcs d'Isidore de Séville, édit. de du Breul; Paris, 1617, in fol. (2) Acta SS. IV April.