page suivante »
DE LA VILLE DE LYON. 261 toyenne et d'une musique nombreuse, sortirent de la sacristie et ne laissèrent rien à désirer pour la solennité de cette fêle : les yeux et les oreilles éprouvaient alternativement les sensations les plus délicieuses, et la pensée, au milieu de ces chants d'allégresse et de l'harmonie des instruments, s'éle- vait jusqu'au ciel pour adorer l'Eternel, et l'intéresser au suc- cès des vœux qui lui étaient adressés. Ce jour, à jamais mé- morable pour notre ville, fut un jour de fête pour tous les citoyens; c'est de cette époque qu'ils commencèrent à avoir une administration qui fut leur ouvrage. Le soir, il y eut une illumination générale ; la salle de spectacle était comble, des cris et des sifflets partis du parterre interrompirent la repré- sentation ; mais, aussitôt que la connaissance de ce désordre parvint à M. Palerne de Savy qui était à l'Hôtel-de-Ville au sein du corps municipal occupé d'une discussion importante, il se rendit à l'amphithéâtre, suivi des Officiers municipaux. « Autant il y avait eu de bruit, d'agilalîon, de murmures et d'indiscipline dans le parterre (ce sont les expressions d'un journal de cette époque), autant le calme et la dé- cence s'y firent remarquer à l'arrivée de nos braves Officiers municipaux, si ce n'est que des battements de mains, partis de tous les points de la salle, empêchèrent pendant quelques moments le Maire de parler. « Mais quand les accents de ce père de la patrie se firent entendre, on fut tout à l'écouler. Ah! qu'un orateur est su- blime quand il a l'éloquence du cœur! le discours prononcé par M. le Maire, en est une preuve. « Nous nous étions réunis, mes chers concitoyens, s'écria M. de Savy, pour les grands intérêts que vous nous avez confiés : l'empressement d'être utiles à la patrie dirigeait nos délibérations, nous nous occupions d'objets sur lesquels nous espérons élever l'édifice de la félicité commune, lorsqu'on est