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 194               DE LA CHUTE DE L'HOMME

   propriétés, leurs lois et leurs fins par rapport à l'homme»
  lui indique l'usage qu'il doit en faire dans l'intérêt de sa con-
  servation spirituelle et corporelle; — et l'état actuel nous
  montre l'ignorance la plus complète comme l'état naturel de
  l'homme, ù ce point que la nature entière, créée pour être
  son amie, est devenue sa plus cruelle et sa plus dangereuse
 ennemie.
     Sixièmement. L'état normal veut que le corps, créé dans
  un état de vigueur et de santé parfaites, pour qu'il puisse
 vaquer au service de l'ame ici-bas, conserve jusqu'à la fin
 celte adresse et celte force indispensable aux besoins d'un
 grand cœur et d'une puissante volonté ; — et l'état actuel
 nous montre le corps humain d'une maladresse et d'une fai-
 blesse native, nu, frilleux, misérable, souffrant la faim, et
tellement en proie à toutes les maladies, qu'il peut envier
 leur sort aux vils animaux qui l'entourent.
     Septièmement. L'état normal veut enfin que tout être pos-
sède la quantité d'existence que comporte sa nature, c'est-à-
dire que tout être soit heureux ; car la privation de l'être pro-
duit la douleur, et comme le néant serait préférable à la
douleur, il en résulterait que pour l'homme le néant de-
viendrait préférable à l'existence ; — et l'état actuel nous
montre effectivement ce que vous savez... L'espèce humaine
ne poussant qu'un cri depuis le commencement du monde,
son cri de douleur !


   Le remède d'une maladie qui a envahi aussi complètement
tous nos organes devra donc se composer :
   Premièrement, du sentiment pour l'ame de la sublimité de
sa nature, afin que, rappelée à la connaissance de ses desti-
nées éternelles, elle puisse s'indigner des familiarités de
son corps, braver les ridicules prétentions de cetle vie, et