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17G DE LA CHUTE DE "L'HOMME Quelle peut être la portée de ce secours absolu? Il ne faut pas se le dissimuler, la grâce est un véritable commencemen! de la vie absolue en nous, comme la vie absolue n'est que la consommation de la grâce. Cette conclusion est renfermée dans le texte même des écrivains sacrés (1). Par celte con- sommation de la grâce, notre ame sera substantiellement unie à Dieu, elle ne deviendra avec lui qu'une môme nature : Qui adhœret Deo unus Spirilus est. Car, comme la nalure est subslanliellement unie à noire corps et ne fait avec lui qu'une même nature, et comme noire corps est subslanliellement uni à notre ame, et ne fait avec elle qu'uue même personne, de même notre ame étant subs- tantiellement unie à Dieu, ne fera avec lui qu'une même na- ture, elle deviendra divine, ou sanctifiée. Notre corps élan! ainsi glorifié dans notre ame, et notre ame glorifiée en Dieu par l'identification de la grâce, l'homme sera comme un Dieu à jamais placé dans le Ciel pour bénir le Très-Haul et lui chanter son octave éternel. Si donc, nous réfléchissons à ce que la grâce consommera en nous, nous comprenons qu'elle ne pouvait nous être assu- rée que dans le don et le sacrifice de Dieu lui-même. Il n'y a que Dieu qui puisse donner Dieu ! " Nous ne devons plus nous occuper seulement de ce que la grâce eût été dans l'état primitif de l'homme, mais de ce qu'elle sera dans son état actuel. On conçoit quelle répulsion la grâce dûl trouver devant l'orgueil ! L'ame du premier homme élait élevée à l'étal divin (i) C.ratia et gloria ad idem genus referuntur : quia gratia nihil est aliiid quam quœdam inchoatio gloriœ in nobis. Sum, pars 22, quœst. 4, art. 3. Gloriam autem quid esse dicemus, nisi gratiam quamdam perfectam et ab- solutam. Calech. du conc. de Trente, par. /(. de or.