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118          SUR LE LIEU DE LA BATAILLÉ, ETC.

leau à celte époque. Couvert de bois et de forêts, sans au-
cune route militaire, puisque la voie romaine suivait la rive
droite, comment trois cent mille Romains, et surtout une
 nombreuse cavalerie, qui eut, selon les historiens, la plus
 grande part à la bataille, aurait-elle pu y manœuvrer ?
    Voilà les raisons puissantes qui m'engagent à placer ail-
 leurs que dans nos environs le théâtre de la bataille entre
 Albin et Sévère. Il m'a fallu des raisons aussi fortes et aussi
 évidentes pour contredire les autorités recommandables et les
 grands historiens qui appuient le sentiment contraire, et pour
 dépouiller une ville où je suis établi depuis si longtemps, d'une
 tradition qu'elle pourrait trouver honorable. Mais quand on
 admettrait mon sentiment, il resterait à Trévoux un honneur
 bien plus réel, c'est d'avoir été pendant plusieurs siècles la
 capitale d'un état souverain et indépendant, et d'avoir, pen-
 dant longtemps eu des établissements et une haute magis-
 trature qui la rendaient l'égale, sur certains points, des villes
 les plus importantes et les plus renommées de la France.

                                     M. l'abbé   JOLIBOIS,
                                         Curé à Trévoux.