Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
               DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS.                     7L

  des rives de la Durolle ; on ne sait ce qu'il faut le plus admirer, ou
  la profondeur du ciel, de la transparence et de la vérité du ton
  général ou du goût qui a présidé au choix de ce charmant motif.
  C'est là ce qu'on peut en sûreté de conscience appeler du bon
  paysage.
      Les paysages de M. Cinier sont pour le salon un ornement qu'on
  serait fâché de ne pas y trouver ; en acquérant du métier, M. Ci-
  nier perd malheureusement de sa naïveté et le laisse trop aperce-
  voir.Mais il voit toujours la nature grande et belle, et l'anoblit sous
  son poétique pinceau. On trouve chez lui les traditions du Poussin.
  Ses siles sont bien choisis, ses ciels et ses fonds d'une charmante
  couleur. On peut lui reprocher quelques reflets un peu durs sur ses
  figures, surtout dans sa Pastorale, composition toute virgilienne et
  pleine de séduction.
     M. Fonville est sorti de la voie qu'il avait adoptée. Ses lignes
  no sont plus petites , ses horizons ne sont plus sèchement bornés,
  ni ses arbres monotones de forme. Dans sa Vue prise du château
 de Saint-Try, ses terrains sont vrais et solides, ses arbres bien étu-
 diés. Nous devons donc, avec le public, constater ici un progrès
  marqué. Même dans la reproduction de la nature, il faut que
 le peintre sache introduire celte variété que l'esprit cherche
 toujours. La Vue d'Hyères ne rend pas la couleur du pays dont
 la végétation, les fabriques, et le ciel différent essentiellement du
 nôtre , comme couleur ; c'est pourtant, à notre avis, un des jolis
tableaux de M. Fonville.
     La manière simple et de bonne foi de M. Bouquet nous ramène
toujours devant son Chemin dans les bois, qui est une des perles
du salon ; plein d'air, d'un joli ton, ce tableau est pour nous
un des meilleurs de cet artiste qui en a tant de bons. Si ce compte-
rendu s'adressait à des peintres, nous essayerions d'analyser, en
opposant l'une à l'autre la manière de cet artiste , celle de
M. Lapito, dont le genre de talent est exactement l'opposé ; ce qui
n'empêche que ses Vues d'Italie ne soient fort séduisantes.
    Il y a peu d'air dans la Vue de l'aqueduc de St-André, de M. Ro-
bert ; nous avons entendu dire à un plaisant qu'il sentait le ren-
fermé; mais il y a tant d'habileté dans l'exécution pratique, une har-