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28                  MÉMOIRE SDR L'ATLANTIDE.

tants de la haute vallée du Nil avaient étendu leurs colonies.
On connaissait plus de quarante-cinq peuples qui portaient
le nom d'Ethiopiens, et les habitants de l'Afrique occiden-
tale étaient aussi compris sous ce nom générique. Or, ce
grand incendie sous Phaëton que la fable nous dépeint pré-
cipité du haut des airs, pour avoir embrasé le globe par son
imprudence, ne fait-il pas souvenir des feux volcaniques qui
contribuèrent si puissamment à la destruction de cette contrée
infortunée (1)"?
   Voilà exposé tout ce que l'obscurité des siècles et le petit
nombre de traditions certaines nous ont permis de savoir sur
l'histoire des Atlantes et la destruction de leur contrée. Nous
voyons cependant que les vestiges que ce peuple a laissés
dans les annales anciennes des autres nations sont assez
nombreux et donnent certaine autorité aux principaux évé-
nements que nous venons de mentionner. Nous voyons cette
autorité fortifiée par l'aspect géologique des pays où nous
avons placé l'Atlantide ; et, quelque extraordinaire que soit la
catastrophe de sa disparition, cette catastrophe se trouve ac-
compagnée de témoignages si nombreux, de probabilités si
grandes, qu'elle doit devenir presque une certitude historique
aux yeux du naturaliste et de l'historien.
   Remarquons, d'ailleurs, que cette submersion de vastes
continents, ce découvrement d'une grande étendue de pays,
ne peuvent plus paraître si invraisemblables, d'après la ma-
nière dont Deluc, Dolomieu, Cuvier expliquent le déluge
universel.
   Mais, après avoir vu l'histoire et surtout la disparition de
l'Atlantide, examinons en dernier lieu les changements que
cette grande catastrophe a dû opérer dans l'univers.

   (i) Pliuo nous parle, dans son livre second, d'un mont Pliégius, le plus
élevé de l'Ethiopie, englouti dans un tremblement de terre.