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                     MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE,                               î)

dition, qui nous montre les Troyens portant dans le Latium
leurs pénates et leurs dieux vaincus, est regardée comme
vraie et authentique par les historiens les plus graves (l), si
la muse de Virgile qui a si bien célébré ce grand événement,
n'a fait que revêtir des charmes d'une poésie harmonieuse
l'histoire des premiers temps et du berceau de Rome, ne
peut-on pas dire que les Allantes dont l'ambition, ainsi que
nous l'avons vu, rêvait la conquête du monde entier, sont
parvenus, après avoir éprouvé les plus affreux désastres dont
aucune nation puisse jamais être accablée, à obtenir ce qui
faisait l'objet de leurs désirs et de leurs vœux les plus a r -
dents, car ils ont procuré à leurs descendants la fondation
de Rome, de cette ville qui a si longtemps dominé despoti-
quement sur le monde entier et qui exerce encore sur lui une
autorité moins éclatante, il est vrai, mais bien plus digne du
respect et de la vénération du genre humain, puisqu'elle vient
de Dieu même.
   Avant de finir ce que nous avons pu recueillir sur l'histoire
des Atlantes dans l'antiquité, remarquons qu'on pourrait
trouver quelque identité entre eux et cesPélasges si célèbres
dans les temps anciens, et dont la première origine est incon-
nue, bien que Denys d'Halicarnasse les fasse sortir du Pélo-
ponèse et de la Thessalie (2). Considérons les rapports frap-
pants qui existent entre les deux peuples. Les Pélasges étaient
célèbres parleur sagesse ; les Allantes étaient aussi renommés
pour la leur. Les antiques traditions nous montrent les Pé-
lasges poursuivis par les puissances célestes, en proie à des

   (i) Denys d'Halicarnasse.—Aurelius Victor,—Hist. univ. 1. VIII.—P. Ca-
trou, Ilisl. Romaine, t. VIII ; Voyez son Commentaire sur VEnCïde, où il
répond aux objections du célèbre Bochard, objections que celui-ci avait
insérées dans une dissertation à la tête de la traduction en vers de l'Enéide,
par Segrais.
  (2) Livre II, ch, 7.