Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                   DE L'HISTOIRE DE LYON.                    489

fanatisme politique, soit en se montrant hommes d'action.
Nous avons déjà vu que les nombreuses sociélés de ce genre
qui existaient à Lyon, étaient dirigées par une réunion cen-
trale composée des délégués des clubs de quartiers. Le centre
avait jusqu'alors appartenu à la municipalité, qui y puisail sa
force pour lutter contre le feuillanlisme des autres admi-
nistrations. Une popularité fondée sur la communauté d'une
longue lutte, ne pouvait tout d'un coup disparaître. La nou-
velle faction s'efforça vainement d'enlever les clubs à Vitet ;
elle ne put que les partager; alors elle organisa un antre
centre formé de trois cents citoyens qu'elle considérait comme
ses dévoués, et à l'aide desquels elle se promettait de pro-
duire dans la ville les mouvements qu'elle jugerait favorables
à sa cause. Encore verrons-nous qu'elle échoua souvent dans
ses tentatives, quand elles avaienlpour objet des actes qui répu-
gnaient t'i des opinions ardentes unies à d'honnêtes consciences.
   En effet, le peuple de Lyon fut dès lors partagé, hésitant
dans ses votes et dans ses manifestations. Les scrutins, jus-
que-là presque unanimes, furent balancés, incertains, soumis
à ces chances que les circonstances d'un moment ou les va-
riations de quelques suffrages produisent dans les popula-
tions divisées. Nous croyons saisir le secret de ses hésita-
tions dans ce passage naïf d'une lettre adressée par deux
ouvriers au collège électoral du département, contre la candi-
dature de Cusset à la Convention : « Nous le reconnaissons
bon patriote, bien porté pour le peuple, mais trop incendiaire
et désirant voir promener les tètes au bout des piques. » Ces
mots nous paraissent exprimer les sentiments de la masse du
peuple lyonnais. Il poussait le dévouement à la révolution
jusqu'à l'exaltation la plus prononcée. Composé en majeure
partie d'ouvriers séparés du corps des négociants par une
 organisation industrielle qui divisait la manufacture en deux
castes, comme la nation l'avait été en nobles et en roturiers,