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                    DE L'HISTOIRE DE LYON.                    479

 étrangers paisibles d'avec les pertubateurs, « et de concilier
avec prudence ce qu'exige le salut public avec ce qui est dû à
l'humanité.» Le département adopte aussi les motifs qui avaient
prescrit l'arrêté communal. Il reconnaît que depuis longtemps
Lyon « est le rendez-vous d'une multitude de citoyens qui y
viennent, les uns pour jouir de la tranquillité qu'une active
surveillance y a constamment maintenue, les autres pour pré-
parer des événements opposés aux nobles efforts que font les
bons Français. » On rappelle leur correspondance avec les
émigrés, les discours scandaleux qu'ils tiennent dans tous les
lieux publics, et l'audace avec laquelle ils annoncent presque
hautement leurs projets et leurs espérances. Mais le départe-
ment ajoute d'autres motifs tirés des nécessités nouvelles qui
s'étaient depuis peu de temps révélées. C'était la difficulté
des subsistances et la crainte sérieuse qu'elles ne vinssent tout
d'un coup à manquer dans la ville.
   Depuis le milieu de l'année, le blé et les autres denrées ali-
mentaires avaient subi un accroissement de prix que ne sem-
blait autoriser aucune rareté réelle; la récolte avait été d'une
abondance très ordinaire. Sans doute, il y avait d'autres
causes qui pouvaient expliquer ce phénomène ; notamment
l'existence d'un papier monétaire à circulation forcée, dont
la législation ne pouvait néanmoins empêcher le discrédit ra-
pide, depuis que les événements de la guerre et l'audace des
complots intérieurs mettaient dans un si grand péril la révo-
lution, ainsi que toutes ses créations politiques et financières.
Mais l'opinion blessée et les craintes qui se portaient sur une
disette probable, aimaient mieux accuser les manoeuvres contre-
révolutionnaires du renchérissement des denrées. Dans le fait,
cela était vrai, quoique d'une façon indirecte, puisque le discré-
dit de L'assignat qui était la cause première du mal avait lui-
même pour principe les chances alors favorables de la contre-
 révolution. D'ailleurs, ses partisans, loin de s'en cacher, em-