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476                   UN CHAPITRE INÉDIT

posée aux excès et aux violences. En face d'elle, était le parti
de la contre-révolution qui se grossissait toujours, mais avec
moins de fracas et de démonstrations, des recrues secrètes qu'il
appelait de toutes parts.
   L'agitation plus facilement contenue dans la ville, éclata
dans les campagnes. Il fut rapporté au département que les ci-
toyens désignés pour composer les compagnies de grenadiers
et de chasseurs, mises en activité, répondaient avec enthou-
siasme à l'appel de la patrie, mais qu'ils parlaient hautement
« de couper la tôte à tous les aristocrates, avant de partir, afin
de ne pas laisser leurs familles à la discrétion et abandonnées à
la rage de ces malveillants. » Le département alarmé envoya
sur le champ des commissaires auprès de Montesquiou. Bien-
tôt, en effet, on apprit que des violences avaient été commises
en plusieurs lieux contre les propriétés et contre les person-
nes. On annonçait que le rassemblement des compagnies de
grenadiers et de chasseurs allait être le signal d'un mouvement
général dont les suites pouvaient être très dangereuses. Le
rassemblement fut ajourné. Montesquiou limita sa réquisi-
tion, fixa à 2400 hommes le nombre de grenadiers et de chas-
seurs dont il demandait le concours au département de Rhône
et Loire, et permit de composer ces compagnies par des enrô-
lements volontaires. Le département de Rhône et Loire avait
jusques alors fourni à la patrie 8,500 hommes en activité de
service dans l'armée.
   En annonçant ces dispositions à la population rurale, le
département ajoutait : « Le corps législatif vient de porter une
loi de sûreté générale, qui remet aux corps administratifs et
municipaux le soin de s'assurer de toutes les personnes qui
attentent à l'ordre public... C'est à eux qu'il faut les dénoncer,
et vous devez compter sur leur zèle... Mais frémissez à la pen-
sée de tremper vos mains dans le sang de vos frères, fussent-ils
mille fois coupables... Loin de vous déshonorer par des forfaits,