page suivante »
ET DE SA RÉPARATION. 363 de la logique de l'être, on tombe en plein relatif. L'absolu, qui est la note dominante de la raison, disparaissant de la pensée par suite de cette manœuvre, l'homme finit par en perdre le sens. Dès-lors, ne concevant plus a priori comment il se fait que l'être existe, et le voyant cependant exister, il lui semble, sans aller plus avant, que l'être peut exister sans l'absolu, qu'il n'est pas nécessaire d'être infini pour posséder en soi l'existence ; que de là , lui, homme, il peut tout simplement exister de lui-même, puisqu'il a une fois pour toutes été créé. Secondement, comme nous l'avons indiqué dès le principe, toute l'erreur du panthéisme est donc là : on détache l'homme de Dieu comme substance, parce qu'il s'en détache comme cause. Tandis qu'au contraire l'homme se rattache à Dieu comme substance, et s'en détache comme cause. Non pas que l'homme ait la substance de Dieu, car Dieu la lui a bien donnée, mais parce qu'il a sa substance entretenue par Dieu. Mais, dès qu'on ne le rattache pas à Dieu comme substance, on se trouve obligé de considérer l'homme comme étant à soi- même sa substance ; dès qu'il est à soi-même sa substance, la substance étant nécessairement ce qui subsiste, sans quoi elle ne serait pas substance, il résulte que l'ame subsiste par elle-même : elle sub-sisle, puisqu'elle est sub-stance, quia sub stat, parce qu'elle est sur elle-même. Ce mot n'a pas d'autre sens. Tous ceux qui ne rattachent pas l'homme à Dieu comme substance tombent dans le panthéisme ; ils considèrent l'homme comme ayant en soi tout son être, comme ayant conséquem- ment toutes les conditions de l'existence, comme ayant en germe l'absolu en soi. Chose remarquable ! ce sont ceux-là même qui détachent l'homme de Dieu comme substance qui, par un jeu cruel de la pensée, vont l'y rattacher comme cause? C'est ainsi qu'on