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ET DE SA RÉPARATION. 349 Sans doule, au fond, la religion est vraie dans ses grands dogmes, puisque Dieu est ; vraie dans ses premiers principes de morale, puisqu'il faut faire le bien pour imiter Dieu. Mais noire piélè esl au moins une passion malheureuse, car enfin elle ne pourrait que faliguer Dieu, s'il y prenait garde. Dieu a tant d'esprit, il s'ennuyerait bien vite de noire compagnie ! Laissons Dieu en paix, il régit admirablement le monde phy- sique, qui lui offre un plus beau sujet d'occupation. Quant à nous, il nous a doués de l'intelligence pour que nous en fas- sions usage-, cherchons donc la vérité, car la vérité c'est Dieu, et nous n'avons rien à faire de mieux que de le connaître. Vous l'avez entendu : le connaître ! Nous avons été créés seulement pour le connaître et puis le bonheur. Dieu absent de nos cœurs... ils disent cela parce qu'ils n'ont point d'amour ! L'homme pouvant vivre loin de Dieu... ils disent cela parce qu'ils n'ont point d'amour! Dieu voulant vivre sans l'homme... ils disent cela parce qu'ils n'ont point d'amour ! Ah ! qu'ils ressentent une fois l'amour, ils verront si leur métaphysique ne change pas de face. C'est précisé- ment parce qu'ils ont dit cela que je vois dans leur cœur l'or- gueil à la place de l'amour. Leur théorie même n'est qu'une nouvelle démonstration de l'orgueil, renouvelant sur tous les points le phénomène de la chute. Telle est, en effet, la pensée que toute philosophie pure- ment humaine établit sans y songer, et dont la religion, enfin, s'effraie à si bon droit de nos jours. Remarquez com- bien celle pensée est conforme à ce que nous avons observés de l'aveugle impulsion de l'être. L'ame n'est plus seulement douée d'une volonlé qui la rend cause, et fait qu'elle agit par elle-même ; elle est encore douée d'une raison qui lui fournit l'absolu et la fait exister par elle-même. Quoiqu'il ne s'en soit pas encore rendu comple aussi clairement, le système