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                       MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.                             323

 récit de Platon dans le Timée, qui nous représente les dé-
bris de l'Atlantide formant un limon qui empêche les vais-
seaux de naviguer.
    Entre les Canaries et la côte de Maroc, la mer est si peu
profonde que Vieyra qui, né à Ténériffe et y ayant passé la
plus grande partie de sa vie, avait pu observer plus longtemps
et mieux que tout autre la nature physique de ces îles et l'état
des mers qui les entourent, assure qu'elles devaient être join-
tes autrefois à la côte de Maroc, et qu'une convulsion vio-
lente de la nature a pu seule les en séparer (l). M. de Hum-
boldt embrasserait volontiers ce sentiment ; mais il voudrait
pour plus de certitude qu'on explorât les montagnes voisines
de Maroc, et qu'on trouvât de l'homogénéité de terrain entre
les deux chaînes (2). D'ailleurs, les voyageurs et les marins
qui ont exploré la côte d'Afrique depuis le cap Sparleb jus-
qu'au cap Blanc, y ont remarqué des déchirements multipliés,
des monts latéraux séparés par des gorges très ouvertes et pa-
raissant divisés par l'action d'un violent effort (3).
    Tels sont les preuves et les documents nombreux qui for-
tifient notre opinion et qui lui donnent ce degré de probabi-
lité qui sollicite avec force l'assentiment de tout lecteur atten-
tif et exempt de prévention. Ajoutons que, plaçant l'Allan-
tide dans la partie où nous la plaçons, elle se trouve précisé-
ment sous ce beau ciel, dans ce climat heureux, dans celte

   (i) Cité par Bory de St-Vincent : Essai sur les tien fortunées.
   (2) Golberry : Fragments d'un Voyage en Afrique, t. I, cil. 2. Bory de
Si-Vincent, p. 440.
   (3) Il paraît que la chaîne de l'Atlas se continuait dans la partie qui a été
submergée. Le cap Ghir, l'ancien promontoire d'Hercule, qui fait l'extrémité
de l'Atlas, est en rapport avec les Canaries qui ont la même inclinaison sud-
ouest. Solin dit que l'Atlas avait un faîte couvert de neige et que des flammes
sortaient de ses flancs ( ch. 37 ). Ce qui semble convenir parfaitement au Pie
de Teyde qui est toujours couvert de neige, et qui, en outre, est un ancien
volcan dont les éruptions n'ont cessé qu'à une époque bien rapprochée (1798).