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316 MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE. grand degré de probabilité, et les différentes contradictions qu'ils présentent avec les traditions de l'antiquité. Mais ne pourrait-il pas se trouver une opinion qui, par une heureuse alliance, à l'explication des traditions antiques, réunirait les preuves physiques que fournit la nature ? On a déjà vu les probabilités nombreuses que présentent les deux systèmes de Tournefort et d'Aly-Bey ; mais chacun d'eux s'offre à nous avec de sérieuses difficultés, et ne peut expli- quer d'une manière satisfaisante la tradition des premiers temps. Mais réunissons ces deux systèmes, et ces difficultés disparaîtront, et l'histoire de l'antiquité s'expliquera, et les problèmes que présente au savant et au géologue l'aspect physique de la terre et des mers ne resteront pas sans solu- tion. Ainsi, l'Atlantide , suivant nous, était composée de la chaîne de l'Atlas, de l'Espagne en tout ou en partie (1) et ( i ) Les raisons qui nous font admettre l'Espagne, en tout ou en partie dans l'Atlantide, sont : i° Son union avec l'Afrique, avant la rupture des Colonnes d'Hercule ; 2 0 Le texte du Critias de Platon, qui nous montre Gadir, frère d'Atlas, ayant pour part de son héritage l'extrémité de l'Atlantide, à la- quelle il donne son nom de Gadir, nom que l'Antiquité a toujours regardé comme le nom primitif de Cadix, et de la région depuis appellée Bétique ; 3° La tradition des temps anciens qui nous parle de l'expédition d'Osiris en Egypte, et de celle de l'Hercule Lybien, expéditions certainement fabuleuses, mais fondées sur un souvenir obscur des Atlantes, et nous rappelant la con- quête qu'ils firent de ce pays, ainsi que de l'Afrique septentrionale, à leur sortie de l'Ethiopie, qui pouvait si facilement être confondue avec l'Egypte ; 4° Ces mêmes traditions qui citent un Atlas souverain en Espagne, et y fon- dant une dynastie, un Lybien nommé Testa, régnant dans le même pays (Voyez Mariana, liv. I, chap. 10 et 11). Il est difficile de désigner jusqu'où s'étendaient les limites de la puissance des Atlantes en Espagne. Peut-être se sont-ils avancés successivement, par les conquêtes, jusqu'aux Pyrénées ? Peut-être se sont-ils arrêtés sur les bords de l'Ebre. Il est à remarquer que le nom de ce fleuve qui a servi à nommer le pays tout entier (Ibérie), signifie dans le langage primilif borne ou /tnii7e(Uisloire Universelle, lom. XIILp. i85).